La justice ne doit épargner personne, quels que soient les liens familiaux ou le statut. C’est le message fort qu’a lancé Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, ce dimanche, lors de son passage dans l’émission Jury du Dimanche sur iRadio et iTV. Il a particulièrement insisté sur la nécessité d’interpeller toutes les personnes citées dans la gestion des ressources publiques, y compris le fils de l’ancien président Macky Sall.
« Lorsque vous mêlez votre famille à la gestion du pouvoir, vous devez vous attendre à ce qu’elle soit appelée à rendre des comptes », a-t-il affirmé, évoquant en parallèle le cas de Karim Wade, inculpé à la suite du départ de son père du pouvoir.
Même s’il reconnaît que le fils de Macky Sall n’a occupé aucun poste officiel, le défenseur des droits humains estime que sa proximité avec certaines affaires liées aux finances publiques justifie qu’il puisse être convoqué. « Il doit pouvoir répondre sans crainte ni faveur », a-t-il ajouté.
Gassama a par ailleurs salué l’exemplarité de l’ancien président Léopold Sédar Senghor, soulignant que ce dernier avait veillé à ce que sa famille reste en dehors de la gestion des affaires de l’État. « Son fils Philippe était étudiant à l’université de Dakar, alors qu’il aurait pu aller en France. Senghor a fait des efforts pour ne pas impliquer directement sa famille. C’est une leçon à retenir », a-t-il déclaré.
Tout en précisant qu’il ne s’agit pas d’exclure les familles présidentielles de toute activité publique, Seydi Gassama insiste sur l’obligation pour tous d’être traités à égalité devant la loi. « Le fils de Macky Sall n’a rien à craindre s’il est convoqué par la justice. Ce qui importe, c’est que ses droits soient respectés », a-t-il conclu, appelant à une justice équitable, indépendante et transparente.
