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Goudomp (Sédhiou) : Les rescapées de l’excision plaident pour son abandon…

Goudomp (Sédhiou) : Les rescapées de l’excision plaident pour son abandon…

Les jeunes filles leaders du CDEPS de Goudomp disent stop aux mutilations génitales féminines (MGF). Ainsi, plusieurs filles et femmes souffrent en silence à cause des conséquences néfastes de l’excision. Les méfaits des MGF étant entre autres les problèmes d’accouchement parfois mortels avec des hémorragies, les fistules ou la réduction du plaisir sexuel. 

C’est pourquoi, avec le projet ALM, elles ont décidé de sensibiliser les communautés sur les dangers liés à l’excision pour son abandon définitif après avoir bénéficié de formation.

 

Dans la foulée, elles ont pris l’engagement aussi de ne pas « exciser » leurs filles dans l’avenir. C’est en ce sens qu’elles nous ont confié leurs souffrances et leur volonté de combattre les mutilations génitales féminines dans leur contrée par des approches de communication de proximité avec preuves à l’appui. Étant conscientes de l’immensité de la tâche qui les attend dans une société fortement ancrée dans ses valeurs, elles se disent néanmoins « prêtes » à mobiliser toutes les ressources pour « sauver » la future génération de filles sans MGF.

 

À en croire Safiatou Aïdara, « avec les activités menées par le projet ALM, j’ai noté un changement radical à Goudomp dans la lutte contre les mutilations génitales féminines. D’ailleurs, j’ignorais beaucoup de choses des mutilations génitales féminines et leurs conséquences sur la santé. Ainsi, certains me disaient que l’excision était bonne tandis que d’autres non. Aujourd’hui, je suis une survivante de l’excision et de ses conséquences sur ma santé. » À ce titre, elle soutient : « c’est pourquoi, en prenant conscience des méfaits de cette pratique, j’ai décidé qu’on n’excisera pas ma fille. D’ailleurs, les conséquences sont la diminution du plaisir sexuel, des complications lors de l’accouchement avec des hémorragies parfois mortelles. C’est fort de ces constats que nous n’exciserons jamais nos filles. »

 

Dans cette dynamique, elle poursuit : « aujourd’hui, nous sensibilisons nos pairs et nos parents pour une lutte efficace contre l’excision. Ainsi, nous allons user des slogans inscrits sur les pancartes, faire des projections de vidéos au sein des communautés pour les convaincre. En ce sens, malgré la réticence de certaines femmes à abandonner, nous allons les convaincre par des preuves avec la projection de films sur les risques liés aux MGF…

 

Fatou Diallo est une jeune fille leader de 18 ans du CDEPS de Goudomp qui entend tout faire pour l’éradication des MGF. Aussi, déclare-t-elle : « les MGF sont un thème qui me touche énormément car je suis une survivante de l’excision. C’est pourquoi, ma fille ne subira pas le même sort car j’ai vu les conséquences de l’excision que sont la réduction du plaisir sexuel, les accouchements difficiles, les hémorragies, les fistules voire la mort parfois. »

 

Dans la foulée, elle précise : « auparavant, je n’avais pas le courage de parler des MGF en public. Mais depuis que j’ai commencé à participer aux activités sur la santé reproductive et contre l’excision, j’ai compris les causes, les conséquences. C’est pourquoi, en connaissance de cause, je ne vais jamais exciser ma fille… »

 

Situées en zone frontalière, les jeunes filles leaders et ALM Project sont parvenues quand même malgré un environnement hostile, à installer un climat de confiance chez les communautés pour un changement de comportement. Dans cette lancée, les activités menées prouvent à quel point le dialogue inclusif est nécessaire pour que l’abandon des MGF soit définitif.


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