La particularité du secteur de l’habitat au Sénégal réside dans le fait que les besoins en logement sont devenus pressants pour une population de plus en plus croissante, alors que les possibilités d’acquisition d’un logement sont limitées eu égard à la rareté des assiettes foncières régularisées et viabilisées, aux coûts élevés de la construction et aux difficultés liées à des schémas de financement adéquats.
Pour remédier à cette problématique d’accès aux logements, l’Etat du Sénégal a initié différents programmes de logements sociaux dont l’objectif principal est de faciliter l’accès des citoyens Sénégalais à des logements décents notamment les couches les plus vulnérables exclues du système bancaire classique.
Les institutions financières ayant pour objectif de favoriser l’investissement sont des partenaires privilégiés aux programmes et permettent à l’Etat et aux promoteurs de mobiliser des ressources nécessaires leur permettant de renforcer leurs moyens d’intervention pour répondre aux exigences quotidiennes.
Elles pourront bien évidemment accorder des facilités de financement à travers la signature des accords et conventions de financement.
Le financement hypothécaire correspond – il aux attentes des ménages et à la nature de notre économie ?
Dans le souci de mieux cerner cette problématique du financement du logement, l’Etat du Sénégal a développé des mécanismes de soutien et d’accompagnement des ménages en mettant en place différentes institutions de garantie à l’image du FONGIP, et du FHS pour activer des leviers de solvabilisation tels que la garantie de portefeuille et la bonification de taux d’intérêt pour rendre les ménages à revenus modestes et / ou irréguliers éligibles au financement immobilier dans l’optique de mieux gérer et minimiser le risque de contrepartie ou de crédit (Dérisquer) en suscitant parallèlement l’appétence et la voracité des banques.
Cependant, il faut noter que malgré tous les efforts consentis par l’Etat pour rendre le logement accessible avec la collaboration du secteur bancaire, il sera extrêmement difficile d’atteindre les objectifs visés avec le financement hypothécaire, vu la nature de notre économie portée à 97% par le secteur informel qui est très désorganisé, totalement déstructuré avec une absence de visibilité et de traçabilité des revenus générés, généralement avec un pouvoir d’achat pas conséquent.