Trente ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, qui avaient fixé des objectifs ambitieux en matière d’égalité, les femmes rencontrent encore des barrières significatives sur le marché du travail, indique l’Organisation internationale du Travail (OIT).
De plus en plus de jeunes femmes poursuivent des études
Bien que de plus en plus de jeunes femmes poursuivent des études et des formations, cela ne s’est pas traduit par des avancées significatives sur le marché du travail. Les femmes occupent seulement 30 % des postes de direction dans le monde, avec une amélioration modeste au cours des vingt dernières années.
Elles restent surreprésentées dans les secteurs faiblement rémunérés, comme les soins infirmiers et la petite enfance, tandis que les hommes dominent des domaines comme les transports et la mécanique. De plus, les femmes perçoivent en moyenne des salaires inférieurs, travaillent moins d’heures rémunérées et occupent davantage d’emplois informels, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire inférieur.
Réduire l’écart de rémunération
« Trois décennies après que les dirigeants du monde entier se sont réunis à Beijing et se sont engagés à faire progresser les droits des femmes, d’importants défis perdurent à concrétiser la Déclaration de Beijing », explique Sukti Dasgupta, Directrice du département Conditions de travail et égalité de l’OIT.
« Malgré des avancées, des millions de femmes continuent de rencontrer des obstacles persistants afin d’entrer, de rester et de progresser dans un emploi décent. Des réformes urgentes sont nécessaires pour lutter contre les inégalités en matière de responsabilités familiales, l’écart salarial entre les sexes ainsi que la violence et le harcèlement au travail – autant de facteurs qui perpétuent des lieux de travail inéquitables et peu sûrs pour les femmes », a-t-elle ajouté.
Conditions de travail décentes
Elle souligne également les obstacles systémiques qui entravent l’accès des femmes à l’emploi et à des conditions de travail décentes. Ces défis sont le reflet d’inégalités structurelles profondes, de normes sociales discriminatoires et de politiques économiques qui ne tiennent pas suffisamment compte des besoins différenciés des femmes et des hommes.
Selon l’OIT, en tant que pilier des efforts mondiaux en faveur de l’autonomisation et l’émancipation des femmes, le Programme d’action de Beijing demeure un levier puissant d’influence sur les politiques et les législations qui favorisent le progrès social et économique. À l’heure des mutations numériques, environnementales et démographiques, sa vision est plus pertinente que jamais.