Contre toute attente, Didier Mazenga, envoyé spécial du président congolais Félix Tshisekedi, s’est rendu au Tchad le mardi 18 février, où il a rencontré le chef de l’État, Mahamat Idriss Déby. M. Mazenga a transmis un message dans lequel le président Tshisekedi sollicite l’appui militaire du Tchad pour stopper l’avancée du M23 à l’Est de la RDC.
Vrai ou faux ? Certains Tchadiens ont élevé la voix pour s’opposer à toute éventuelle intervention de leur armée en terre congolaise. « Le Tchad n’est pas un réservoir de soldats prêts à être déployés à chaque demande, et les Congolais auraient dû depuis longtemps mettre l’accent sur le renforcement de leur armée plutôt que de se concentrer sur la sapologie », critique Dr Ibrahim Mahamat Ali, médecin et défenseur des droits de l’homme.
Le président congolais, dont une avenue porte désormais le nom dans la capitale N’Djamena, est réputé proche des autorités tchadiennes, notamment depuis son rôle de facilitateur de la Communauté des États d’Afrique centrale dans la résolution pacifique de la crise politique tchadienne.
Ce n’est pas la première fois qu’un régime congolais sollicite l’aide militaire du Tchad. « En 1998, le Tchad avait envoyé des troupes pour soutenir Laurent-Désiré Kabila face à la rébellion du RCD. Nous ne voulons pas que cela se reproduise. Aujourd’hui, il est impératif que le Tchad et d’autres pays cessent de s’ingérer militairement et optent plutôt pour la diplomatie pour résoudre les conflits. Il est temps que cela cesse ! », dénonce Dr Ibrahim Mahamat Ali.
Pendant ce temps, le M23 et ses alliés poursuivent leur offensive à l’Est de la RDC, alimentant les tensions régionales.