Lors du Sommet virtuel extraordinaire des chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), le président Kagame a exprimé sa profonde indignation face à la situation humanitaire en République Démocratique du Congo (RDC). Il a souligné les souffrances infligées aux populations locales, en particulier les déplacements forcés, les persécutions et les meurtres orchestrés par le régime de Félix Tshisekedi. Selon plusieurs rapports d’enquête, sa politique d’exclusion a provoqué de nombreuses tensions communautaires en RDC depuis son arrivée au pouvoir.
« Des gens ont été déplacés, tués et persécutés quotidiennement pour ce qu’ils sont. Nous avons des réfugiés qui sont ici depuis plus de vingt ans, délogés du Congo et envoyés au Rwanda, simplement parce qu’on leur dit qu’ils sont Tutsis et qu’ils appartiennent donc au Rwanda », a-t-il dénoncé. Ces réfugiés ont été chassés du Congo parce qu’ils sont considérés comme originaires du Rwanda, du Burundi ou de l’Ouganda en raison de leur nom de famille ou de leur ethnie. C’est d’ailleurs cette politique discriminatoire qui a renforcé les rangs du mouvement rebelle M23.
Kagame a également pointé l’inaction face à cette crise humanitaire, critiquant l’indifférence de la communauté internationale. « Nous avons la MONUSCO, le SAMIDRC, des mercenaires, le Burundi, les FDLR qui se sont joints, et tout le monde observe la situation sans réagir, comme si nous ne comprenions pas ce qui se passe depuis toutes ces années », a-t-il ajouté.
Le président rwandais a conclu en soulignant l’urgence d’agir pour mettre fin à cette crise. « Quand des événements comme ceux de la semaine dernière se produisent, nous agissons comme si nous étions surpris et préoccupés par la crise humanitaire. Le fait de persécuter, tuer et déplacer des gens ne fait-il pas partie de ces préoccupations humanitaires ? En tant qu’Africains de l’Est, que faisons-nous face à cela ? », a-t-il interpellé.
Cette déclaration intervient alors que la situation dans l’est de la RDC continue de se détériorer, exacerbée par les tensions régionales. Elle met en lumière la complexité des dynamiques politiques et militaires dans la région des Grands Lacs.