L’inflation dans l’Union est ressortie, en juin 2024, en hausse par rapport à son niveau du mois précédent, en lien avec l’augmentation du rythme de progression des prix des «produits alimentaires », atténuée par la décélération de la composante «transport » et «Restaurants et Hôtels ».
Selon la Bceao, le renchérissement des produits alimentaires en juin 2024 résulte de plusieurs facteurs d’offre, dont les tensions accrues sur les marchés céréaliers de l’Union en raison d’une offre réduite, suite aux résultats mitigés de la campagne agricole 2023/2024 (+2,0% contre +17,0% précédemment). Le marché des tubercules est aussi touché par une faible performance de la production 2023/2024 (+1% contre +4%).
Les restrictions d’échanges, l’insécurité persistante, la levée des subventions sur certains produits et la limitation des sorties de produits de grande consommation contribuent également à l’inflation des produits alimentaires. Par ailleurs, explique la Bceao, l’accélération de la hausse des coûts du fret (+215,1% contre +113,5% en mai 2024), due à l’augmentation des primes d’assurance et des coûts logistiques, affecte le contexte international.
En conséquence, les prix des produits alimentaires dans l’Union ont augmenté de +6,4% en juin 2024, contre +6,2% en mai, avec une hausse notable des prix des céréales (+11,3% contre +8,1%) et des légumes secs (+10,9% contre +10,7%). L’indice de persistance2 est passé de 0,46 en décembre 2023 à 0,52 en juin 2024, indiquant une augmentation de l’écart entre l’inflation alimentaire actuelle et sa tendance de long terme.
S’agissant de la composante «transport », sa décélération s’explique par la stabilité, sur un an, des prix à la pompe des carburants dans les pays de l’Union, dans un contexte de ralentissement de la hausse des cours mondiaux du pétrole. Quant à la fonction «Restaurants et Hôtels », l’évolution enregistrée est liée à la décélération des prix des services liés à l’hébergement (+3,7% contre +4,3%).
L’analyse par pays révèle des accélérations de l’inflation au Niger (+15,4% contre +13,0%), au Togo (+4,3% contre +3,9%) et au Mali (+4,2% contre +1,2%). Par contre, des décélérations sont notées au Bénin (+0,8% contre +2,3%), au Sénégal (+1,3% contre +2,1%), au Burkina (+2,4% contre +3,4%) et en Guinée-Bissau (+2,6% contre +3,2%).
Le taux d’inflation sous-jacente, calculé en excluant les prix des produits frais et de l’énergie, devrait rester stable à 2,4% en juin 2024 comme en mai 2024.
Adou FAYE