Depuis qu’il a embarqué , à la surprise générale, l’avocat Juan Branco est au devant de la scène de l’actualité au Sénégal. En passant par la Gambie, la robe noire plaidant pour Ousmane Sonko est entré à Dakar et depuis, c’est la question « le pourquoi pas son arrestation » qui se pose. Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, Juan Branco a été finalement arrêté à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie au moment où il essayait de rallier le Maroc pour pouvoir embarquer vers la France. Il a été acheminé à la division des investigations criminelles à Dakar avant d’être déposé directement à la prison de Rebeuss.
Le ministre de la justice Ismaïla Madior Fall qui faisait face à la presse quelques heures après la libération et le placement sous contrôle judiciaire de l’avocat français, donne les détails qui justifient la détention du membre de la cellule de Communication du pastef, Bentaleb Sow et le maire de Sangalkam et la libération des deux robes noires même s’il ont tous subi les mêmes coups judiciaires dans le même cadre.
« Me Juan Branco a été arrêté dans le cadre de l’exécution d’un mandat d’arrêt. En réalité, c’est entre le juge et lui. Le Procureur ne l’a pas vu, il a été extrait et présenté au juge d’instruction. En conséquence, le parquet n’a rien à voir dans cela car, c’est une situation spécifique qui n’implique pas le procureur même si ce dernier sollicite le mandat d’arrêt » a martelé le ministre de la justice.
Les avocats bénéficient de ce qu’on appelle : « le privilège de juridiction ». L’occasion pour Ismaïla Madior Fall d’aborder le cas de Me Babacar Ndiaye. Les avocats ne sont plus jugés comme les autres justiciables, d’après le ministre de la justice. « Ils sont poursuivis par le procureur ( après avoir consulté le bâtonnier) et jugés par la Cour d’appel de Dakar même s’il est question de sa garde à vue, c’est la chambre d’accusation qui est compétente » précise le garde des sceaux. Par conséquent, se sont des procédures spécifiques et dérogatoires qui ont été mises en branle.
Concernant Bentaleb et Pape Sow ( respectivement membre de la cellule de communication du Pastef et maire de Sangalkam), la procédure adoptée à leur endroit, d’après le ministre de la justice Ismaïla Madior Fall est celle du droit commun( enquête, information judiciaire, bracelet électronique si nécessaire, jugement le cas échéant…).