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Ramadan à Kolda : le calvaire des femmes divorcées, mères célibataires, veuves…

Ramadan à Kolda : le calvaire des femmes divorcées, mères célibataires, veuves…

En ce mois béni du Ramadan, Dakaractu/Kolda est allé à la rencontre des femmes divorcées, des mères célibataires et des veuves. Ainsi, nous avons voulu savoir comment ces dernières observent le Ramadan dans leur univers. Le constat est  alarmant puisque ces femmes vivent un véritable calvaire en cette période liée à une crise économique. Pire, elles estiment qu’au-delà de tout ce calvaire, il y a le regard méprisant de la société à leur égard. Malgré cette difficile situation, elles tentent de sortir la tête de l’eau en s’adonnant à de petits travaux pour subvenir à leurs besoins. 

À en croire Aïssatou D., mère célibataire rencontrée dans un quartier périphérique, « nous sommes fatiguées et stigmatisées à cause de notre situation. Moi, j’ai été trahie pendant ma jeunesse par un garçon qui ne s’occupe pas aujourd’hui de son fils. Et comme j’ai un enfant hors mariage qui plus est issue d’une famille conservatrice, j’ai du mal à intégrer aujourd’hui le noyau familial. Et en cette période de Ramadan, je dois subvenir à mes besoins et à ceux de mon fils. Aussi, il faut reconnaitre que ce n’est pas facile, je souffre comme toutes celles qui sont dans ma situation… » 

Étant un mois de partage et de bienfaits, le Ramadan permet aux fidèles de prier Dieu et de se repentir. Dans ce sillage, nous avons échangé avec Amina S., divorcée, cure-dents à la bouche qui reconnaît la difficile situation qu’elle traverse. À ce titre, elle précise : « depuis la séparation avec mon mari, je m’occupe seule des enfants notamment pour la nourriture, l’éducation et la santé. Mais avec l’aide de Dieu, je parviens à m’en sortir en ce mois béni du Ramadan grâce à la vente de produits locaux. Mais également, je bénéficie de la solidarité des fidèles. Toutefois, je dois reconnaitre que nous vivons un calvaire car nous n’avons pas de soutien. D’ailleurs, on souffre en silence parce que nous savons que la société imagine des choses qui ne reflètent pas la réalité de notre quotidien. » 
Au cours de nos échanges, nous avons rencontré des jeunes filles (mères célibataires) qui nous ont confié les douloureux moments qu’elles vivent.  Une d’elles, nous a dit qu’elle a même pensé au suicide à cause du poids et du remords social.  Cependant, toutes s’en remettent à Dieu et espèrent trouver le salut avec ce mois béni de Ramadan. 

Dans cette lancée, Oumou B, veuve, la quarantaine habillée à la dahoméenne (larmes aux yeux), la voix à peine audible, murmure sa souffrance.  « Je suis veuve depuis cinq ans, je n’ai vu ni parents ni amis encore moins l’État pour nous soutenir mes enfants et moi. C’est pourquoi, je vends des cacahuètes, des mangues en ce mois béni de Ramadan pour vivre. Je rappelle que le seul plat que je consomme quotidiennement est la souffrance. D’ailleurs, cette souffrance est en train de ronger des milliers de femmes incomprises par la société…


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