Le 16 février 2023, le Sénégal et le monde entier découvraient, médusés, la scène surréaliste qui s’est déroulée sur la corniche Ouest de la capitale sénégalaise. Les réseaux sociaux, les télévisions et la presse écrite du monde entier ont relayé l’agression dont je venais, une fois de plus, de faire l’objet de la part du président Macky Sall. Pour m’extraire de force et m’obliger à entrer dans un de leurs fourgons, les membres de l’unité d’élite de la Police nationale (B.I.P), assistés par le G.I.G.N, l’unité d’élite de la Gendarmerie nationale, ont brisé la vitre de ma voiture avec une violence inouïe. Cette forfaiture aurait pu me causer des dommages physiques plus importants que les égratignures aux pieds causées par les tessons de vitre.  
     
  Auparavant, ces mêmes forces de sécurité m’ont refusé un itinéraire dégagé pour obliger mon convoi à emprunter un tunnel piégé où se tenaient des miliciens du régime, armés de fusils lance-grenades et d’armes à feu. Ces milices n’ont pas hésité à inonder le tunnel de grenades lacrymogènes dès que ma voiture, sous contrainte policière, s’y est engagée.  
     
  Il s’agit là sans doute d’une tentative d’atteinte à mon intégrité physique qui ne restera pas sans suite.  
     
  En réalité, cette attaque préméditée n’est que la suite d’une très longue liste de violences et de violations délibérées de mes droits depuis mon entrée en politique en janvier 2014.  
     
  Au-delà de ma personne, les militants et sympathisants de notre parti, PASTEF/LES PATRIOTES, sont tout autant victimes du régime répressif et violent instauré par le président Macky Sall à des seules fins de conservation du pouvoir.  
     
  A cette persécution ciblée et systématique s’ajoute une campagne de diffamation, de dénigrement et de diabolisation aux relents discriminatoires et régionalistes. Nous subissons constamment des actes d’intimidation et de harcèlement moral de la part de la Police et de la Gendarmerie sans compter les menaces et les agressions physiques contre nos convois.  
     
  Je suis le seul homme politique dont les droits les plus élémentaires relevant du respect de ma vie privée et familiale, de mes libertés d’aller et de venir, sont systématiquement violés.  
     
  Je suis le seul justiciable dont le domicile fait l’objet d’un blocus total par les forces de l’ordre avant, pendant et après mes convocations par la justice.  
     
  Je suis un justiciable sous contrôle judiciaire depuis plus de 2 ans et empêché de sortie du territoire national.  
     
  Je suis un justiciable qui, depuis plus de 2 ans, n’a jamais bénéficié d’un avis favorable à mes demandes d’autorisation de sortie du territoire Sénégalais malgré mes statuts de député, avant, et de maire aujourd’hui.  
     
  Aux observateurs de la vie politique sénégalaise à qui j’adresse ce message, je dis que depuis 11 ans, Monsieur Macky Sall exerce la fonction présidentielle de façon violente parce qu’il n’a ni le talent, ni le génie, ni l’envergure d’une fonction qui requiert une haute idée de la tolérance et de l’acceptation de l’opinion dissidente.  
     
  Malgré le statut de l’opposition politique qui, en vertu de la Constitution, est un pilier fondamental et un rouage indispensable de notre démocratie, Macky Sall s’est engagé, depuis le 17 avril 2017, dans le cadre d’une déclaration publique inédite, à « réduire l’opposition à sa plus simple expression » !  
     
  Premier garant de la liberté politique d’après cette même Constitution, Macky Sall est devenu la plus grande menace contre la démocratie, la liberté politique et la paix civile au Sénégal.  
     
  Pourtant jadis terre de respiration démocratique nourrie par la liberté d’expression et le consensus politique, le Sénégal s’est transformé en une véritable autocratie.  
     
  Les institutions étatiques et leurs moyens sont utilisés pour persécuter toutes les voix discordantes : l’opposition politique, la société civile, les mouvements citoyens, les lanceurs d’alerte ou encore la presse libre, sont systématiquement persécutés.  
  A ce jour, le pays compte plus d’une centaine de détenus politiques en attente d’un jugement. Ils sont tous membres de Pastef.  
     
  Cette répression s’est faite pendant longtemps sans aucune condamnation, même de principe.  
  Le peuple sénégalais a l’impression de subir cette violence historique sous la passivité de nombre de partenaires étrangers.  
     
  C’est pourquoi nous saluons les récentes productions sur le Sénégal, notamment :  
     
  – le rapport du département d’État américain intitulé ”Rapports nationaux 2021 sur les pratiques en matière de droits de l’homme : Sénégal”  
     
  – la Lettre de procédures spéciales des Mandats du Rapporteur spécial sur les droits de réunion pacifique et la liberté d’association ; du Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire et du Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ;  
     
  – le rapport de la Mission de Suivi Électoral de l’UE au Sénégal du 12 mars au 9 avril 2022.  
     
  Ces rapports ont relevé et dénoncé, à juste titre, les violations très graves des droits et libertés, de l’intégrité humaine et du processus électoral par le régime de Macky Sall. Nous encourageons cette posture qui est celle objectivement attendue de la communauté internationale, consacrant la primauté de valeurs et principes universels sur des intérêts individuels ou de groupes.  
     
  Nous savons que le régime du président Macky Sall entretient une propagande active auprès des représentations diplomatiques et des organisations internationales contre son opposition.  
  Cette campagne est même planifiée et entretenue par des médias et cabinets de lobbying internationaux rémunérés avec l’argent du contribuable.  
     
  L’objectif principal de cette propagande est non seulement d’isoler notre parti et son leader par la diabolisation et la stigmatisation, mais aussi de faire peur en surfant sur le contexte sous régional et international. A cette fin, ils déploient principalement deux arguments :  
  – assimiler, à tort, le parti PASTEF à un parti terroriste ;  
  – assimiler, à tort, le parti PASTEF à un parti anti-occidental.  
     
  Nous savons bien que tous les régimes autocratiques se drapent du manteau de lutte contre le terrorisme et/ou exploitent le contexte international tendu, notamment entre l’Occident et la Russie (sur le plan militaire) et la Chine (sur le plan économique), pour exercer un chantage sur leurs partenaires ou se présenter comme unique solution dans leur pays.  
     
  Ils en profitent pour réclamer à certains États leur soutien, des armes et de la formation des forces de répression pour réprimer, au besoin dans le sang, toute aspiration populaire à la démocratie, aux libertés, à une justice indépendante, au respect de la Constitution et du nombre de mandats (deux mandats au Sénégal) à la transparence dans la gestion des affaires publiques, à la bonne gestion des ressources naturelles, à la redevabilité…  
     
  Une partie de ces partenaires, certains de bonne foi et d’autres pour diverses considérations, succombe à cette duperie qui, pourtant, ne résiste à aucune analyse factuelle ou discursive de l’évolution de notre parti.  
     
  Nous sommes un parti politique moderne intégrant les pratiques et standards internationaux de bonne gouvernance associative, rejetant les pratiques occultes.  
     
  PASTEF/LES PATRIOTES repose sur :  
     
  – un leadership moderne et agile ;  
  – un…
     
 
  