La grève des agents des municipalités handicape les populations pour l’obtention de pièces d’état-civil. Ainsi, ce 10e plan d’action de 96 heures a pris au dépourvu les populations. Et cela se fait voir par les navettes de celle-ci dans les mairies en se posant mille questions. Il faut rappeler que c’est la période de dépôt des examens et concours le plus souvent. C’est pourquoi, les candidats aux examens et concours ont peur d’être forclos car la date échue n’est pas loin.   
  Il faut rappeler que ces agents réclament de meilleures conditions de travail et d’existence par l’effectivité de la fonction publique locale. Et pour en savoir un peu plus sur cette situation, nous avons donné la parole aux grévistes, aux populations, aux élèves et aux étudiants.  
  Halimata Baldé, une élève de 19 ans habillée en jeans bleu, venue chercher un extrait de naissance, avance : « depuis presque un mois je viens à la mairie pour chercher un extrait de naissance, une copie littérale mais je n’arrive pas à les avoir. À chaque fois que j’y suis, on me dit que les agents sont en grève. C’est pourquoi, j’ai peur d’être forclose pour mon concours dont la date n’est pas loin. Et cette situation, nous met la pression et nous bloque. En ce sens, nous voulons que l’État règle ce problème pour le bien-être des populations… »  
  En donnant la parole aux agents, ces derniers arguent qu’ils n’ont pas reçu leur salaire jusqu’à présent. Pour Coly Baldé délégué du personnel de la mairie de Kolda : « nous n’avons pas encore reçu notre paie et nous sommes le 10 du mois de février en plus de notre revendication pour la fonction publique. C’est pourquoi, nous allons continuer à faire la grève jusqu’à satisfaction. Aujourd’hui, il est hors de question de faire marche arrière, nous irons jusqu’au bout. » À cela, il ajoute : « les agents des collectivités territoriales sont les premiers à déplorer les méfaits de la grève, mais il faut faire avec. À ce titre, les populations doivent savoir que notre lutte est légitime car nous méritons d’avancer dans notre travail. »  
  D’habitude grouillant de monde, le hall de la mairie de Kolda est vide. Il n’y a aucun agent qui traine même pas dans la cour, sauf le gardien, le jardinier et quelques retraités assis sur les bancs publics. Sur ces lieux, nous retrouvons Abdoulaye Sané avec un classeur bleu, le regard évasif. « J’ai fait une semaine à Kolda mais je n’arrive pas à obtenir une pièce d’état civil. Dès mon arrivée à la porte, le gardien m’a dit que la mairie est toujours en grève avec tous les sacrifices que j’ai faits pour venir au Fouladou. Si je n’ai pas les papiers d’ici une semaine, je suis foutu puisqu’il ne me reste qu’un bulletin de moins de trois mois. Mais, j’ose espérer que lundi la situation va s’arranger car beaucoup d’individus souffrent de cette grève… »   

     
 
  