Les grandes artères de Dakar ont vibré, ce vendredi, au rythme des slogans et des pancartes brandies par des milliers de manifestants réunis à l’appel du Front pour la Défense de la Démocratie (FDR). Objectif : envoyer un signal fort au régime du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, 20 mois après leur arrivée au pouvoir.
Face à la cherté de la vie, aux licenciements jugés abusifs et aux arrestations d’opposants, plusieurs figures politiques, appartenant aussi bien à l’opposition qu’à la majorité, ont répondu présent. On pouvait ainsi apercevoir Amadou Mame Diop, ancien président de l’Assemblée nationale, Modou Diagne Fada, Khalifa Sall, Oumar Sarr, le maire Alioune Ndoye, Samba Sy, et bien d’autres responsables politiques venus « reprendre le terrain de la lutte démocratique ».
« Ça ne sent pas bon » : le cri d’alerte du FDR
Au nom du Parti socialiste et en tant que membre fondateur du FDR, Abdoulaye Wilane a situé l’enjeu de cette mobilisation. Selon lui, la situation du pays exige une alerte urgente :
« Ça ne sent pas bon, ça ne va pas dans la bonne direction. Les entreprises coulent sous l’effet négatif des initiatives du régime en place. Les libertés sont menacées, les droits fondamentaux sont remis en cause. On nous parle même de Parti-État. La flambée des prix des denrées de première consommation et de première nécessité est incontestable. C’est pourquoi nous avons voulu cette marche citoyenne à laquelle sont conviés tous les citoyens, toutes les forces politiques et sociales — en un mot, toutes les forces vives. »
Pour le FDR, cette manifestation est « un premier avertissement » adressé au tandem Diomaye–Sonko : gouverner, oui, mais répondre aux urgences sociales d’abord.
« Nous devons nous battre pour notre République »
Présent aux premières lignes du cortège, Amadou Mame Diop, ancien président de l’Assemblée nationale, ex-membre de l’APR, s’est félicité de la mobilisation :
« Nous avons eu la mobilisation que nous attendions, grâce au bloc de l’opposition. Mais aussi grâce à l’engagement et à la détermination, car nous devons nous battre pour notre République qui nous est très chère et pour les valeurs de cette République. […] Tout le monde est là, y compris ceux qui sont au FDR. Car la population a un seul dénominateur commun. »
