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El-Fasher : des images inédites révèlent des exactions massives après la prise de la ville par les FSR

El-Fasher : des images inédites révèlent des exactions massives après la prise de la ville par les FSR

Au Soudan, de nouvelles images confirment la crainte d’une amplification des exactions massives contre les civils. Ce 28 octobre, la coordination des comités de résistance d’El-Fasher a annoncé officiellement la mort du dernier soldat qui défendait la ville face aux paramilitaires.
El-Fasher est désormais entièrement aux mains des Forces de soutien rapide (FSR), qui se livreraient à des exactions préparées de longue date, selon le gouvernement de Khartoum, et que les FSR exhibent elles-mêmes sur les réseaux sociaux.

El-Fasher, c’est une guerre que l’on peut suivre en consultant les sources ouvertes. Des dizaines de vidéos — dont les membres des FSR sont à la fois auteurs, réalisateurs et acteurs — montrent la terreur qu’ils font régner. Leur imagination semble sans limites pour mettre en scène toutes sortes de sévices : pendaisons par les bras, exécutions à bout portant et autres atrocités insoutenables.

Des images édifiantes
Les images satellites de Maxar, analysées par les chercheurs de l’Université américaine de Yale, montrent des traces rouges devant les maisons dans plusieurs quartiers d’El-Fasher. Des habitations sont fouillées une par une, puis pillées et brûlées, tout comme le musée Ali Dinar de la ville.

D’autres séquences montrent des membres du Croissant-Rouge frappés, humiliés et malmenés par les FSR. Leur sort demeure inconnu. Des centaines de personnes ont également été enlevées, dont six membres du personnel médical. Les FSR réclameraient des rançons auprès des familles.

Le 28 octobre, Issa Fatef Abdallah Idriss, alias général Abou Loulou au sein des FSR, s’est vanté sur TikTok d’avoir tué à lui seul « 2 000 civils, voire plus », ajoutant qu’il était prêt à recommencer.
Selon certaines sources régionales, ce commandant bénéficierait d’un soutien militaire étranger et d’un appui financier provenant des Émirats arabes unis.

Ces exactions ont également touché les volontaires qui aidaient les habitants d’El-Fasher. Parmi eux, Mohamad Khamis Douda, interlocuteur régulier de RFI, qui fournissait contacts et informations depuis la ville assiégée. L’on a appris qu’il avait été exécuté sommairement, comme des centaines de civils.

Selon un journaliste de l’AFP présent dans le camp de réfugiés de Tawila, à environ 60 km de là, les civils ayant réussi à fuir sont « traumatisés et blessés », et « décrivent des scènes de génocide ».

La majorité des personnes qui fuient arrivent à Tawila à bout de souffle, après avoir subi la violence des FSR. Sylvain Pénicaud, directeur de projet à Médecins sans frontières, a confirmé depuis le camp de Tawila que les équipes font face à un afflux massif de nouveaux arrivants.

Vidéos mises en scène
Ces exécutions filmées semblent avoir été minutieusement orchestrées pour détourner l’attention internationale. Au lendemain de la prise d’El-Fasher, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a annoncé la reprise des bombardements sur Gaza.

Selon certaines analyses, la diffusion volontaire des vidéos viserait à influencer l’opinion internationale et à convaincre certains pays de se concentrer sur les violences au Soudan plutôt que sur Gaza. Plusieurs comptes militants pro-israéliens ont effectivement relayé ces vidéos montrant des civils exécutés.

Les FSR, qui n’avaient jamais jusqu’ici filmé leurs crimes, auraient collaboré à cette production d’images destinées à leurs réseaux d’appui. Mais ces vidéos, massivement diffusées sur les réseaux sociaux, ont finalement terni leur image et renforcé la position du gouvernement de Khartoum.

Alerte des Nations unies
Le 28 octobre, le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU a fait état de rapports mentionnant des « exécutions atroces » et des « violences sexuelles contre des femmes et des jeunes filles » commises par des groupes armés durant les assauts et sur les routes de fuite. Le HCR s’inquiète de « l’escalade de violences brutales » depuis la chute de la ville et évoque « la grande peur des familles qui ont survécu à 500 jours de siège ».

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) : environ 177 000 civils se trouvent encore dans la ville et ses environs, 26 000 personnes ont fui depuis dimanche dernier. Au Kordofan du Nord, cinq volontaires du Croissant-Rouge soudanais ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions et trois autres sont portés disparus.


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