Un paysan, marié et père de trois enfants, habitant le village de Saré-Coundia, dans la commune de Niaguis (région de Sédhiou), a sauté sur une mine antipersonnel avant-hier, dimanche 26 octobre 2025, aux environs de 18 heures. Il s’agit d’Alpha Baldé, 26 ans. Selon nos informations, il s’était rendu dans son champ pour vérifier l’état de sa récolte d’arachide.
« C’est sur le chemin du retour qu’Alpha Baldé a été frappé par la mine antipersonnel. Pourtant, c’est le même chemin qu’il avait emprunté à l’aller », précise une source jointe par nos soins.
Grièvement blessé, le jeune agriculteur a été évacué d’urgence par ses proches vers l’hôpital régional de Kolda. Admis au bloc opératoire, les médecins ont été contraints de lui amputer la jambe droite, sévèrement touchée par les éclats de l’engin explosif.
Cet incident tragique, survenu dans le sud du pays, relance une fois de plus la question de la reprise effective des opérations de déminage en Casamance, région encore marquée par la présence de mines antipersonnel.
Le Directeur du CNAMS (Centre National d’Action Antimines au Sénégal), Pape Magueye Diop, ainsi que le nouveau ministre des Affaires étrangères, Cheikh Niang, ont récemment annoncé la mise en place d’un comité technique chargé d’accélérer les réformes et de relancer les opérations de déminage pour « parachever définitivement le processus ».
Pour rappel, l’usage des mines antipersonnel en Casamance remonte à 1986. À ce jour, le nombre exact de victimes n’est toujours pas connu avec précision, mais plusieurs sources estiment qu’il dépasserait 870 victimes, parmi lesquelles des civils blessés, amputés ou décédés ainsi que des militaires.