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Olivier Sur, avocat de Macky Sall, au régime de Pastef : “Respecter les anciens, c’est préserver les fondations de la République”

Olivier Sur, avocat de Macky Sall, au régime de Pastef : “Respecter les anciens, c’est préserver les fondations de la République”

Le pool d’avocats de l’ancien Président Macky Sall a tenu, ce jeudi, une conférence de presse à Dakar afin d’apporter des précisions sur l’affaire dite de la « dette cachée », qui alimente depuis plusieurs semaines un vif débat politique et médiatique. Composé de Mes Amadou Sall, Pierre-Olivier Sur, Elhadj Diouf, Ousmane Thiam, Amadou Aly Kane, Adama Fall, Ramatoulaye Bâ, et Aïssata Tall Sall (en qualité d’experte), le collectif de défense a insisté sur la nécessité de transparence et de respect du droit dans le traitement de ce dossier.

C’est Me Amadou Sall qui a ouvert la rencontre en rappelant la position du principal concerné. « Macky Sall a le droit de savoir en quoi cette dette a été cachée, comment et par quels mécanismes », a-t-il affirmé, appelant à ce que la procédure se fasse dans le respect strict des principes de justice et d’équité. L’ancien ministre de la Justice a par ailleurs souligné que la polémique autour de cette dette ne saurait être instrumentalisée, invitant à un débat serein et factuel.

Le « vrai sujet » : des rapports d’audit cachés
Prenant la parole à son tour, Me Pierre-Olivier Sur, ancien bâtonnier du Barreau de Paris et coordonnateur du pool d’avocats, a replacé le débat sur ce qu’il estime être « le vrai sujet » du dossier : la dissimulation de rapports d’audit essentiels à la manifestation de la vérité.

« Nous sommes tous des légalistes. Je vais me permettre de vous dire que le vrai sujet, c’est celui des rapports cachés », a déclaré l’avocat français.

Il a ensuite cité trois documents jugés déterminants : Le rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF) : « Ce rapport est le premier à allumer le feu aux poudres, celui qui a fait parler de dette cachée. Ce rapport est même caché. »

Le pré-rapport de la Cour des comptes : « Ce pré-rapport est lui aussi caché. »
Le rapport Mazars : « Il y a un troisième rapport caché : c’est le rapport Mazars. Et c’est d’autant plus grave qu’il s’agit d’un cabinet d’audit international qui se dit indépendant. D’ailleurs, il y a un problème de transparence avec l’absence d’appels d’offres », a-t-il regretté.

Pour Me Sur, ces documents doivent être rendus publics afin de permettre un débat loyal et informé. « La loi sénégalaise et les règles internationales exigent la transparence dans la gestion et la continuité des équipes au pouvoir », a-t-il rappelé.

« Respecter les anciens, c’est préserver les fondations »
S’exprimant au nom du pool, Me Pierre-Olivier Sur a tenu à adresser un message d’apaisement, tout en lançant un avertissement implicite aux autorités.

« Ce que je veux dire, au nom du président Macky Sall, c’est que ce qui est important, c’est de respecter les anciens », a-t-il déclaré.

Il a illustré son propos par une métaphore : « Quand on veut construire une maison ou une administration, il ne faudrait pas qu’en rajoutant un étage, on veuille démolir l’étage du dessous ou les fondations. Parce qu’alors, tout s’écroulerait. »

Pour lui, la continuité de l’État doit primer sur la tentation de la rupture : « Si on respecte ce qui a été fait avant, par strates, on peut monter très haut, très vite et très bien. »

« Pas de problème de dette cachée au Sénégal »
En conclusion, Me Pierre-Olivier Sur a minimisé la portée des accusations, estimant qu’elles reposaient sur une mauvaise interprétation des faits. « Ce n’est pas un problème de dettes cachées, mais de mauvaises lunettes de lecture », a-t-il affirmé.

Et d’ajouter : « Si on peut se rassembler autour de ce en quoi nous croyons juridiquement, factuellement, comptablement, il n’y a pas de problème de dette cachée au Sénégal. » Avec cette conférence de presse, le camp de Macky Sall entend reprendre l’initiative sur un dossier à forte charge politique, en recentrant le débat sur la transparence des rapports d’audit et le respect des principes républicains. Reste à savoir si cette démonstration convaincra l’opinion et les institutions appelées à statuer sur cette affaire désormais scrutée au plus haut niveau.


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