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Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara clôt sa campagne en appelant à un “coup KO” dès le premier tour

Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara clôt sa campagne en appelant à un “coup KO” dès le premier tour

Alors que la campagne électorale s’achève ce soir en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat, s’est adressé une dernière fois à ses partisans, réunis par milliers à Abidjan, place de la République, au Plateau. « Cette campagne a été digne d’un grand peuple, le peuple ivoirien, de la grande Côte d’Ivoire », a affirmé le chef de l’État, casquette blanche siglée « ADO » sur la tête, sous les acclamations de ses soutiens qu’il a appelés à rester « solidaires et fraternels ».

« La Côte d’Ivoire va mieux depuis 2011. Je dirais même que la Côte d’Ivoire va bien. Le pays connait une croissance extraordinaire depuis 2011 et elle doit continuer pour les cinq prochaines années pour nous permettre de rattraper les années perdues. Nous devons continuer de faire le travail nécessaire pour la stabilité de notre beau pays », a par ailleurs assuré Alassane Ouattara, qui vise « le coup KO », soit une victoire dès le premier tour du scrutin.

« Nous devons être prêts à protéger la Côte d’Ivoire »
Un scénario hautement probable pour le président ivoirien, qui affrontera dans les urnes l’ex-ministre du Commerce et député du PDCI en rupture de ban, Jean-Louis Billon, l’ancienne première dame Simone Ehivet Gbagbo, un ex-membre du parti de Laurent Gbagbo, Ahoua Don Mello, et enfin, l’éphémère ministre de la Famille au début des années 2000, Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.

Alassane Ouattara a exhorté ses sympathisants à se déplacer « massivement » dans les bureaux de vote tout en restant « vigilants ». « Je vous demande de bien surveiller vos différents quartiers car vous savez, les chiens peuvent toujours passer. Nous devons être prêts à protéger la Côte d’Ivoire », a-t-il lancé.

Pendant cette période électorale, les autorités ont déployé sur le terrain un important dispositif sécuritaire. Malgré tout, plusieurs incidents ont été signalés dans le pays, notamment à Yamoussoukro. Au total, cinq personnes sont décédées depuis mi-octobre en marge de manifestations ou de blocages, dont un gendarme. L’opposition dénonce notamment l’exclusion de ses deux principaux candidats, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, tous deux radiés des listes électorales, le premier en raison d’une condamnation judiciaire, le second pour un problème de nationalité.

Démonstration de la puissance du RHDP
Le chef de l’État clôt, place de la République, une tournée qui l’a d’abord conduit à Daloa, ville de l’ouest historiquement acquise à l’opposition où le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) est parvenu au fil des ans à s’implanter, en remportant la présidence de la région, 11 postes de députés sur les 15 de cette région du Haut-Sassandra et toutes les mairies. La démonstration d’une montée en puissance d’un parti présidentiel devenu rouleau compresseur et de l’élargissement de sa base électorale.

Outre Abidjan et Daloa, Alassane Ouattara s’est aussi rendu à Bondoukou (Nord-Est) après s’être déplacé à Yamoussoukro le 14 octobre, à la rencontre des représentants de la Chambre des rois et des chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, les assurant de son engagement ferme pour « des élections transparentes, sécurisées et respectueuses des principes démocratiques ». Le meeting au Plateau aura été son troisième à Abidjan après deux rassemblements le week-end dernier dans l’enceinte du stade Félix Houphouët-Boigny, l’un pour mobiliser la jeunesse, l’autre pour les femmes.

Pour expliquer sa décision de briguer, cette fois encore, un nouveau mandat, le président en exercice depuis 2011 avait avancé lors de son annonce de candidature le 29 juillet l’exigence de l’expérience « face à des défis sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent » avant de réitérer sa promesse de 2020 d’un renouvellement générationnel dans sa famille politique.

Une annonce qui avait aussitôt soulevé un vent d’indignation dans l’opposition ivoirienne, qui avait boycotté le précédent scrutin en contestation à un troisième mandat jugé anticonstitutionnel – Alassane Ouattara estimait avoir le droit de se représenter en raison d’un changement de Constitution en 2016.

Depuis près d’un an, ses partisans le pressaient de représenter son camp. Des grands meetings organisés dans des stades aux mobilisations plus confidentielles à l’initiative d’élus locaux, de tribunes de presse en interviews télévisées, le parti s’était mobilisé jusqu’à l’annonce vécue comme une délivrance.


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