Le Sénégal vient d’être endeuillé par la disparition tragique d’un jeune de notre génération, Cheikh Touré, un espoir du football national formé à Esprit Foot Yeumbeul.
Parti bien trop tôt, il laisse derrière lui une immense douleur et un sentiment d’injustice profonde dans le cœur de ceux qui croyaient en lui et en ses rêves.
Selon les premières informations, le jeune footballeur aurait été victime d’un réseau d’escroquerie et d’extorsion de fonds.
Des individus mal intentionnés lui auraient fait croire qu’il aurait la chance de passer des essais dans un club professionnel à l’étranger. Ce rêve, en apparence prometteur, s’est transformé en piège mortel.
Cheikh Touré aurait été enlevé, puis une rançon aurait été exigée à sa famille. N’ayant pu rassembler la somme demandée, les ravisseurs ont commis l’irréparable.
Face à l’émoi national suscité par cette affaire, le Ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a annoncé l’ouverture d’une enquête conjointe avec les autorités ghanéennes, afin d’élucider les circonstances exactes de ce crime odieux et d’en traduire les auteurs devant la justice.
Ce drame n’est pas un cas isolé. Il met en lumière la vulnérabilité de nombreux jeunes talents africains, souvent attirés par de fausses promesses d’agents peu scrupuleux, profitant de leur naïveté et de leur soif de réussite.
Chaque jeune ainsi piégé, chaque rêve brisé, constitue une perte immense pour la nation, une étoile qui s’éteint avant d’avoir brillé.
Aujourd’hui, c’est Cheikh Touré, jeune sportif ambitieux, qui nous quitte tragiquement. Mais demain, qui sera le prochain ?
Quel autre jeune, qu’il soit sportif, artiste, étudiant ou entrepreneur, tombera dans les filets de la manipulation, de la tromperie ou de l’indifférence ?
Il est temps de tirer les leçons de ce drame et d’agir concrètement pour protéger notre jeunesse contre ces réseaux criminels qui exploitent les rêves les plus purs.
Je salue les efforts déployés par les autorités sénégalaises et ghanéennes pour faire la lumière sur cette affaire, mais au-delà de la justice, j’en appelle à une responsabilité morale et collective.
Nos gouvernements, nos institutions et nos dirigeants doivent comprendre que l’avenir du continent repose sur la jeunesse.
Quand même, il est judicieux de rappeler aux autorités, que nous, jeunes Sénégalais et Africains, avons besoin d’être écoutés, accompagnés et formés.
Trop souvent, malgré notre bonne volonté, nous peinons à trouver une oreille attentive.
Certains responsables publics, malgré leur proximité, refusent d’échanger, d’orienter ou même de conseiller. Pourtant, la transmission du savoir et de l’expérience est un devoir sacré, une obligation morale envers la jeunesse.
De la même manière que les ouvriers apprennent auprès de leurs aînés, et que les techniciens reçoivent une formation pour se perfectionner, nous, jeunes aspirants au service de l’État, devons être encadrés par des hommes et des femmes d’expérience.
C’est à l’école des grands serviteurs de la République que se forgent les futurs hommes et femmes d’État, conscients des valeurs de loyauté, de service et d’exemplarité.
Malgré les critiques, les doutes et les obstacles, je reste convaincu que rien ni personne ne pourra freiner ma détermination à servir mon pays. Certains estiment que mes ambitions sont précoces, d’autres pensent qu’elles sont trop grandes. Mais je leur réponds avec sérénité : ni les critiques, ni les intentions malveillantes ne m’empêcheront d’avancer.
Mon objectif est porté par une foi inébranlable et une volonté de fer.
Je marche sur le chemin du service public avec la certitude que seule la volonté divine décidera de mon destin. Qu’ils s’agitent ou qu’ils tentent de semer le doute, cela ne changera rien à ma conviction : si Dieu le veut, je servirai le Sénégal au plus haut niveau, pour le bien de tous.
Aux autorités, faut devrait savoir que nous, jeunes Africains, sommes les bâtisseurs du futur, les artisans du changement et les porteurs de la stabilité et du progrès. Nous ne demandons ni privilèges ni faveurs, mais respect, écoute et accompagnement.
Les gouvernements doivent investir dans la jeunesse, car elle est la plus grande richesse de la nation. Nous devons avancer unis, portés par un idéal commun et une même certitude : ne jamais trahir les sacrifices de ceux qui nous ont précédés.
C’est ensemble que nous écrirons les plus belles pages du Sénégal et de l’Afrique de demain.
In fine, encore une fois, en ce moment de profonde tristesse, mes pensées et mes prières accompagnent la famille, les proches et les camarades de Cheikh Touré. Puisse le Tout-Puissant l’accueillir dans Son Paradis éternel et accorder à ses proches la force de surmonter cette douloureuse épreuve.
Son histoire restera à jamais un symbole et un appel à la vigilance, à la solidarité et à la conscience collective
Kalidou Bâ
