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Présidentielle au Cameroun : Issa Tchiroma Bakary rejette les résultats et en appelle à la communauté internationale

Présidentielle au Cameroun : Issa Tchiroma Bakary rejette les résultats et en appelle à la communauté internationale

Alors que le Cameroun est suspendu à la publication officielle des résultats du scrutin présidentiel du 12 octobre dernier, le candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), Issa Tchiroma Bakary, multiplie les déclarations publiques et réaffirme sa conviction d’avoir remporté l’élection. Selon lui, les près de huit millions d’électeurs appelés aux urnes ce jour-là ont choisi le changement.

Dans une prise de parole virulente, l’ancien ministre de la Communication s’est directement adressé au président sortant : « Monsieur le Président sortant Paul Biya, vous avez dirigé ce pays pendant 43 ans. L’histoire vous observe. Vous avez encore une chance, une seule : celle de sortir par la grande porte, un homme d’État qui respecte la volonté de son peuple. Ne terminez pas votre règne par une fraude aussi flagrante. »

Contestation ouverte des résultats officiels
D’après la Commission nationale de recensement des votes, Paul Biya aurait obtenu 53,66 % des suffrages, contre 35,19 % pour Issa Tchiroma Bakary. Mais ce dernier conteste vigoureusement ces chiffres, affirmant détenir ses propres procès-verbaux lui attribuant environ 60 % des voix. Il évoque des taux de participation « invraisemblables » dans certaines zones en conflit, notamment dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, où le président sortant aurait obtenu jusqu’à 98 % des suffrages selon les chiffres officiels.

Issa Tchiroma affirme avoir quitté la salle des travaux de la commission nationale en signe de protestation, estimant que les procès-verbaux de l’autorité électorale (Elecam) ont été imposés comme seule référence légale, au détriment de ceux des partis politiques.

Montée des tensions sur le terrain
Sur le terrain, la tension est palpable. La semaine dernière, des face-à-face violents ont opposé les partisans du FSNC et les forces de l’ordre dans plusieurs villes du pays. Le parti au pouvoir a déploré l’incendie d’un de ses bureaux de vote et appelé à la retenue avant la proclamation officielle des résultats.

De son côté, Issa Tchiroma Bakary a commencé à publier, sur ses plateformes numériques, les résultats partiels qu’il dit détenir. Il appelle parallèlement la communauté internationale à intervenir : « À nos pays frontaliers, notamment le Nigeria et le Tchad, à l’Union africaine, à l’Union européenne, aux Nations unies, à la France, aux États-Unis, à tous les pays partenaires internationaux : ne restez pas silencieux. Votre silence cautionne la dictature. Votre voix peut protéger la paix. »

Une interpellation directe au Conseil constitutionnel
En marge de ses dénonciations, Issa Tchiroma a également adressé un message solennel au Conseil constitutionnel, qui doit valider ou non les résultats transmis par la commission électorale. Il lui rappelle ses responsabilités historiques : « Vous avez entre vos mains l’avenir d’une nation. Vous avez juré de protéger la Constitution et de défendre le droit. Aujourd’hui, vous êtes face à l’histoire. Vous pouvez soit valider la vérité des urnes et donner au Cameroun le changement pacifique qu’il réclame, soit cautionner la fraude et précipiter notre pays vers des lendemains incertains. »

Une attente sous haute tension
La proclamation officielle des résultats est attendue pour ce jeudi. En attendant, le pays reste suspendu à une atmosphère de méfiance et de polarisation. Sur les réseaux sociaux, les soutiens du régime dénoncent les sorties répétées d’Issa Tchiroma Bakary et la publication prématurée de ses propres résultats, qu’ils estiment susceptibles de « semer les germes d’une crise post-électorale ».

Mais du côté de l’opposition, le ton reste ferme. Le candidat du FSNC se dit prêt à « défendre la vérité des urnes par tous les moyens pacifiques », convaincu que le peuple camerounais « ne se laissera pas confisquer sa victoire une fois de plus ».


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