L’ancien président a officiellement saisi le ministère des Finances et du Budget ainsi que la Cour des comptes pour exiger l’accès aux documents bruts liés à ce dossier explosif. «Notre demande vise à obtenir des documents et des données brutes», rappelle son avocat, Me Pierre-Olivier Sur, dans un entretien accordé à L’Observateur.
Selon lui, c’est sur la base de ces éléments que s’appuiera une équipe d’experts internationaux en finances publiques, afin de disséquer ce qui relève juridiquement d’une dette… et ce qui n’en relève pas.
Mais jusqu’ici, silence radio. Les correspondances de l’ancien chef de l’État seraient restées sans suite, malgré une relance formulée «dans une forme absolument transparente et républicaine», insiste son conseil.
Me Sur prévient : Macky Sall est prêt à monter d’un cran. «En l’absence de réponse, nous prévoyons une mise en demeure formelle de communication des pièces. Et si cette voie amiable échoue, nous n’excluons pas un recours en référé ou la saisine de toute autorité judiciaire compétente.»
Pour l’ancien président, la démarche est stratégique. «Sur le plan juridique, cette interpellation vise à faire respecter le principe du contradictoire et le droit d’accès aux documents administratifs. Sur le plan politique, elle permet de désamorcer les manipulations et de replacer le débat sur son véritable terrain : celui des faits vérifiables et du droit. Je désire sortir des procès d’intention pour revenir à la rigueur des chiffres et des concepts économiques et juridiques.»