Dans un débat national de plus en plus tendu autour de la dette publique, Cheikh Oumar Diagne, Secrétaire général du Rassemblement pour la Vérité (ACD), sort de son silence pour dénoncer ce qu’il considère comme une campagne de falsification de ses propos. Face aux critiques suscitées par son intervention dans l’émission avec MNF, il affirme vouloir rétablir la vérité et recentrer le débat sur les enjeux de gouvernance financière.
« Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité emprunte sûrement les escaliers, accusant certes un retard, mais elle arrive toujours et siffle la fin de la calomnie », lance-t-il en préambule, fustigeant les attaques personnelles dont il fait l’objet. Selon lui, certains critiques s’en prennent moins à ses arguments qu’à son identité : « Je n’apporte aucune réplique, ni aux uns ni aux autres, mais par devoir, j’éclaire ceux qui souhaitent comprendre. »
  Une polémique dévoyée du fond du sujet 
  Cheikh Oumar Diagne reproche à certains commentateurs de détourner le débat du véritable enjeu : la qualité de la politique d’endettement du Sénégal. Il accuse ses détracteurs de manipuler ses propos pour créer de fausses controverses : « Ce que j’ai dit, c’est que la dette bancaire ne peut pas être cachée, ni au FMI, ni à la BCEAO. J’ai même réclamé le limogeage du directeur Afrique du FMI », rappelle-t-il. 
  Il ajoute que les écarts observés proviennent d’une divergence entre les chiffres de la Direction de la Dette Publique (DDP) et ceux de la Direction des Opérations de la Dette Publique (DODP). Il affirme, documents à l’appui, avoir été l’un des premiers à alerter sur le niveau réel de l’endettement : 
  « Dans mes calculs, la dette était à 116 %, alors que l’opinion parlait encore de 99 %. Aujourd’hui, même le FMI admet un ratio de 132 %. » 
  Ignorance technique et dérives du débat public 
  Cheikh Oumar Diagne dénonce une dérive du débat public, dominé selon lui par des voix non qualifiées : 
  « Il est étonnant de voir des individus n’ayant jamais étudié la comptabilité publique nous tympaniser sur un débat dans lequel ils sont intellectuellement démunis et techniquement handicapés », s’emporte-t-il. 
  Et d’ajouter, exaspéré : « Au nom de l’ignorance et de la bêtise, taisez-vous ! » 
Pour lui, le cœur du débat ne réside pas dans la terminologie — dette “cachée”, “erronée” ou “dissimulée” mais dans les mécanismes mêmes de gestion : « Ce dont nous alertons dépasse tout cela. On parle de la politique d’endettement et du système de gestion de notre dette, qui n’est pas intelligent ! »
L’analyste rappelle plusieurs précédents historiques : les dépenses extrabudgétaires des chantiers de Thiès en 2004, celles de l’OCI en 2008, ou encore le montage financier de l’aéroport de Diass. Des pratiques, selon lui, connues de l’État et validées par les institutions financières, sans être assimilées à une dissimulation. « Tous les États font ce genre de montage. Ce n’est pas caché, car ce n’est pas détourné », insiste-t-il.
Il cite aussi l’exemple français, où l’État garantit des prêts pour la construction d’infrastructures locales, sans pour autant les intégrer immédiatement dans la dette centrale.
  Un appel à repenser les critères de convergence 
  Pour Cheikh Oumar Diagne, le vrai chantier est celui d’une refonte des cadres macroéconomiques en Afrique : « Ce débat pose la pertinence des critères de convergence et questionne la cohérence de notre politique d’endettement. Nous devons intégrer la smart-debt et avoir une banque centrale au service du développement de nos États. » 
   
     
 
   
   
                 
                 
                