Un nouveau tournant s’amorce dans l’affaire Honorine Porsche, cette jeune femme torturée par les FARDC après avoir été violemment interpellée à Kinshasa (RDC) dans une banque où elle tenterait de commettre un braquage. Dans une déclaration publique, son avocat, Maître Craig Kitambala, réfute catégoriquement la thèse du braquage et évoque un simple malentendu tragiquement transformé en drame national.
Selon le défenseur, Honorine n’était pas armée : « Honorine est entrée dans une banque avec un jouet… oui, un simple jouet ! Et là, panique générale : les clients crient, le personnel s’enfuit, et l’armée débarque comme si c’était un film d’action. » Maître Kitambala insiste : aucune arme réelle n’a été trouvée, aucun tir, aucun vol, aucune prise d’otage. Ce qui a été présenté comme une attaque bancaire ne serait, selon lui, qu’une scène de panique collective.
“Pas de braquage, juste un malentendu”
Le représentant légal d’Honorine dénonce une déformation des faits : « Au final, aucune arme, aucun vol, rien du tout. Juste un malentendu qui a tourné au grand spectacle. D’un point de vue juridique, on ne peut même pas parler de braquage : c’est tout au plus un petit trouble à l’ordre public provoqué par la peur. »
Cette mise au point intervient alors que la jeune femme est entre la vie et la mort après son arrestation, dans des circonstances dénoncées comme inhumaines. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent Honorine ligotée, dénudée et victime d’actes de torture par certains éléments des forces de sécurité.
Vers une bataille judiciaire
Maître Kitambala annonce son intention de porter l’affaire devant la justice nationale et internationale :
« J’assurerai sa défense afin que la vérité soit rétablie et que justice soit rendue. » Ce dossier, qui cristallise l’indignation de l’opinion publique, met désormais en cause non seulement la version officielle des faits, mais aussi la responsabilité des forces de l’ordre dans la mort d’une femme qui devait être jugée, non exécutée.
L’affaire Honorine Porsche dépasse désormais le simple cadre judiciaire. Elle devient un symbole des défaillances sécuritaires en RDC, où la justice peine à se frayer un chemin entre violence d’État, emballement médiatique et drames humains.