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Hausse des tarifs : Krépin Diatta et Pape Thiaw rendent le stade au peuple

Hausse des tarifs : Krépin Diatta et Pape Thiaw rendent le stade au peuple


À l’heure où les critiques enflent sur la hausse des prix des billets pour Sénégal–Mauritanie, une autre voix s’est élevée. Non pas celle des dirigeants, mais celle du vestiaire. Là où la polémique s’installait, les Lions ont préféré l’unité. Krépin Diatta et le sélectionneur Pape Thiaw ont rappelé, par des actes, que l’équipe nationale n’appartient pas seulement à une Fédération : elle appartient d’abord à un peuple.

À la veille d’un choc décisif pour la Coupe du monde, le Stade Abdoulaye Wade devait être le théâtre d’une communion nationale. Mais la décision de la Fédération sénégalaise de football (FSF) d’augmenter les billets en tribunes populaires – de 1 000 à 3 000 FCFA – a jeté un froid. Sur les réseaux, la colère a pris le dessus sur l’euphorie. Pour beaucoup, cette hausse est un coup porté aux « vrais », ces supporters modestes qui vivent les Lions plus qu’ils ne les regardent.

En réponse aux critiques, le président de la FSF, Abdoulaye Fall, a invoqué des impératifs sécuritaires :

« Nous avons réajusté les prix pour éviter les débordements. Le ticket à 1 000 F était trop bas pour garantir la sécurité. »

Mais l’argument a laissé sceptique. Car le football sénégalais s’est toujours nourri d’un principe simple : les Lions ne rugissent que par leur peuple.

Pape Thiaw, le premier geste venu du banc
Voyant le fossé se creuser, Pape Thiaw n’a pas parlé. Il a agi. Le sélectionneur a décidé de céder l’intégralité de sa prime de victoire contre le Soudan du Sud pour acheter des billets et les redistribuer aux supporters.

Un geste discret mais lourd de sens : ramener dans le stade ceux que le débat menaçait de tenir à distance. Envoyer un message clair : les portes de l’équipe ne se ferment pas au peuple.

Krépin Diatta, le relais du vestiaire
Dans la foulée, Krépin Diatta a pris la parole… pour ouvrir son portefeuille. Face aux caméras, il a assumé un discours généreux et lucide :

« On aurait aimé voir tous les Sénégalais derrière nous. Ce que le coach a fait, c’est énorme. Je suis dedans moi aussi, j’ai prévu d’acheter beaucoup de billets et de les remettre. »

Pas de polémique. Pas d’attaque. Juste une volonté : rassembler. Derrière son capitaine spirituel, d’autres joueurs auraient déjà suivi, loin des projecteurs.

Le vestiaire comme dernier ciment national
Le football sénégalais a connu des générations de talents. Mais depuis quelques années, il est porté par quelque chose de rare : la conscience. Celle d’un groupe qui sait qu’à chaque match, ce n’est pas qu’un résultat qui se joue, mais un lien.

En posant des actes concrets, Pape Thiaw et Krépin Diatta ont rappelé que l’équipe nationale n’est pas un produit – c’est un pacte. Un pacte avec ceux qui chantent dans les virages, même quand les temps sont durs.
Quand le Sénégal entrera sur la pelouse contre la Mauritanie, le plus grand défi ne sera peut-être pas tactique. Il sera émotionnel. Car derrière chaque clameur, il y aura peut-être un billet offert par un joueur. Et derrière chaque billet, un symbole :les Lions ne jouent pas pour eux, ils jouent avec nous.
 


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