Senejournal - Toute l'actualité du Sénégal
Toute l'actualité du Sénégal

« Jeunes oubliés », « ex-détenus marginalisés » : le coup de colère de Salimata Dieng à l’origine de son limogeage

« Jeunes oubliés », « ex-détenus marginalisés » : le coup de colère de Salimata Dieng à l’origine de son limogeage

La polémique entourant le limogeage de Salimata Dieng de son poste de chargée de mission à la Présidence de la République trouve son origine dans une publication datée du 10 septembre 2025. Dans ce texte virulent parcouru par exclusif.net, l’ancienne adjointe secrétaire générale nationale de la Jeunesse patriotique du Sénégal (JPS) n’a pas mâché ses mots à l’égard de son parti, PASTEF, aujourd’hui au pouvoir.

Sous le titre « PASTEF : Entre négligence de sa jeunesse et l’oubli de certains militants », Salimata Dieng dressait un constat qu’elle jugeait « amer » de la gestion interne du parti depuis son accession à la magistrature suprême. Elle dénonçait sans détour un « laxisme grandissant » qui, selon elle, érode progressivement l’enthousiasme et l’engagement des militants :

« Celui qui se vantait de son capital humain exceptionnel est en train d’effriter ce qu’il a de plus précieux : ses militants, sa jeunesse et ses sympathisants », écrivait-elle.

Les griefs énumérés
Dans sa déclaration, l’ex-responsable de la JPS a pointé du doigt plusieurs manquements : Des ex-détenus oubliés et insuffisamment accompagnés. Des militants compétents laissés à l’écart sans responsabilités. Une jeunesse réduite à des postes symboliques de « chargés de mission », sans missions concrètes depuis plus de 18 mois. Elle s’indignait de ce qu’elle qualifiait de « gâchis », estimant que « le talent inexploité suscite des interrogations légitimes sur la rigueur des choix de profils et sur la qualité du management politique ».

La jeunesse en première ligne
Salimata Dieng s’interrogeait notamment sur le choix de confier des structures destinées aux jeunes à des responsables plus âgés. Prenant pour exemple la Délégation à l’entrepreneuriat rapide (DER), elle plaidait pour que ces organes soient confiés à des équipes jeunes, innovantes et dynamiques.
Tout en saluant l’engagement constant de la JPS, elle regrettait que le bureau politique du parti soit « aphone, sans orientation claire », et que tout repose sur l’initiative personnelle d’Ousmane Sonko.

En conclusion de son texte, l’ex-adjointe SG de la JPS lançait un avertissement : d’ici 2027, selon elle, la jeunesse serait plus légitime que bien des ministres ou directeurs généraux actuels, jugés trop préoccupés par leurs « calculs politiciens ».
Elle insistait :

« En politique, rien ne s’offre, tout s’arrache. Notre ambition n’est pas la prétention, mais la contribution. »Salimata Dieng rappelait par ailleurs avoir soumis, dès les deux premiers mois d’exercice du pouvoir, un plan stratégique comprenant 4 programmes et 14 projets, resté selon elle sans suite, malgré un silence de quinze mois.

Le limogeage de Salimata Dieng illustre la difficulté, pour PASTEF, de concilier exigence de loyauté et liberté de critique interne. Mais il révèle surtout les tensions persistantes autour de la place et du rôle de la jeunesse dans un parti qui s’était pourtant bâti sur son dynamisme et son engagement.

 


Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *