La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) vient de démanteler un vaste réseau de trafic de migrants par voie aérienne, impliquant un individu qui se faisait passer pour un agent de billetterie. L’homme a été interpellé le 2 octobre 2025, après plusieurs plaintes déposées par des victimes escroquées à hauteur de six millions (6 000 000) F CFA.
De faux billets pour un vrai cauchemar
Tout est parti du 22 septembre 2025, lorsque deux plaignants se sont présentés à la DNLT. Ils affirmaient avoir versé au suspect des sommes de quatre millions et deux millions de francs CFA, en échange d’un voyage garanti vers l’Europe. L’individu, très convaincant, leur avait promis monts et merveilles : billets d’avion, faux titres de séjour, et facilitation de l’embarquement à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD).
Les victimes ont d’abord versé un acompte de deux millions chacune, avant que l’une d’elles ne règle le reliquat pour l’achat supposé de son billet. En réalité, derrière cette façade se cachait un véritable réseau d’escroquerie transnationale, dirigé par un complice basé à l’étranger, actuellement en fuite.
Sept candidats refoulés du Cap-Vert
Grâce à la complicité du suspect, sept candidats au voyage, dont les deux plaignants, ont pu embarquer à Dakar à destination du Cap-Vert, première escale d’un trajet censé les conduire vers l’Europe. Mais leur périple s’est brutalement arrêté là : les autorités capverdiennes ont interpellé les voyageurs en possession de faux titres de séjour, avant de les refouler vers le Sénégal.
Un faux agent de billetterie démasqué
Les enquêteurs ont rapidement identifié et interpellé le principal mis en cause à Dakar. Lors de son interrogatoire, il a reconnu avoir agi sur instruction du fugitif, qui l’autorisait à se présenter comme agent de billetterie pour vendre de faux billets.
La fouille de son téléphone portable a livré des preuves accablantes : plusieurs captures d’écran de passeports français falsifiés, appartenant à divers candidats, ainsi qu’un exemplaire à son nom. L’expertise des documents a confirmé leur caractère frauduleux, avec des photos truquées et des mentions altérées.
Le suspect a finalement avoué avoir connaissance du caractère illégal de ces documents, précisant que son acolyte projetait d’étendre le réseau vers la Gambie.
L’homme a été placé en garde à vue pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux, trafic de migrants et complicité d’escroquerie. L’enquête se poursuit pour retrouver le cerveau en cavale.