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Alioune Badara Sarr compare le FMI aux Pak Lambaye : « Un négociant implacable, maître du rapport de force »

Alioune Badara Sarr compare le FMI aux Pak Lambaye : « Un négociant implacable, maître du rapport de force »

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Selon plusieurs informations, le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas voté ce vendredi sur la dérogation pour une fausse déclaration de dette, condition indispensable pour que le Sénégal puisse accéder à de nouveaux financements. Alioune Badara Sarr, responsable de PASTEF à Grand-Dakar, a choisi une métaphore bien ancrée dans l’imaginaire dakarois pour illustrer la relation entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI).

« À Dakar, tout le monde connaît les Pak Lambaye avec des vendeurs qui recyclent, lustrent, et vendent invariablement à prix d’or, achètent des produits à vil prix. Toujours en mouvement, toujours armés d’un sourire et d’un argument. Leur réputation : ne jamais se faire avoir, quitte à ce que ce soit le client qui reparte avec un produit de qualité douteuse mais persuadé d’avoir fait la meilleure affaire », a-t-il expliqué.

Selon lui, ces commerçants de génie sont passés maîtres dans l’art de dévaloriser un bien afin de l’acheter à moindre coût. « Résultat : tu finis par céder à un prix dérisoire. Et même si ton cœur est meurtri, même si tu sais que tu as perdu dans la balance, tu n’as pas le choix. La règle est claire : au Pak Lambay, c’est toujours celui qui vient qui rentre en pleurs et le Pak qui jubile. »

« Le FMI fonctionne exactement de la même manière »
Poursuivant son parallèle, Alioune Badara Sarr affirme que l’institution de Bretton Woods agit avec la même logique implacable. « Le FMI fonctionne exactement de la même manière. Quand le Sénégal se présente devant lui, c’est comme ce vendeur au Pak Lambay. Le pays arrive avec ses efforts : plans de redressement, réformes budgétaires, sacrifices sociaux, engagements à honorer ses dettes. Mais face au FMI, tout cela est minimisé, relativisé, rendu presque insignifiant. »

Le responsable politique dénonce ainsi un rapport de force déséquilibré où, malgré les efforts consentis par le pays, les conditions restent inflexibles : « Oui, vous êtes de bons élèves, dit-on. Oui, vous avez fait des efforts, ajoute-t-on. Mais quand il s’agit des conditions de prêt, rien ne change. Les taux restent fermes, les exigences immuables, les réformes imposées inévitables. Comme au Pak Lambay, tu n’as pas le choix que d’accepter : vendre ton avenir pour une bouchée de pain, en te consolant avec l’idée que tu as au moins obtenu quelque chose. »

Pour Alioune Badara Sarr, la comparaison est claire : « Eh bien, mes amis, le FMI, c’est le Pak Lambay version internationale. Sauf qu’ici, on ne porte pas des sandales et un grand boubou… il est en costume trois pièces, avec un badge et un PowerPoint. Mais la stratégie est la même ! »

Et de conclure en posant une question lourde de sens : « Ainsi, le FMI est au Sénégal ce qu’est le Pak Lambay : un négociant implacable, maître du rapport de force, qui ne perd jamais. Jamais, jusqu’à l’avènement de Sonko l’inflexible ? »
 



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