Le ministère du travail, de l’emploi et des relations avec les institutions a répondu à la question écrite de l’Honorable député Mbaye Dione relative aux licenciements pour motif économique des travailleurs de la société TALIX MINES.
En réponse à la correspondance en date du 18 août 2025 de l’Honorable Député Mbaye Dione, relative aux licenciements de travailleurs au sein de la société TALIX MINES SARL (Ngoundiane, Thiès), le ministère porte à la connaissance du parlementaire des éléments de réponse établis sur la base du rapport circonstancié transmis par l’Inspecteur régional du Travail et de la Sécurité sociale de Thiès.
Les prétextes de la direction de TALIX MINES sur les licenciements pas convaincants
La Direction de TALIX MINES a invoqué des difficultés économiques, appuyées par la production d’états financiers des trois dernières années (2022, 2023, 2024), des mises en demeure de créanciers et un état récapitulatif de dettes évaluées à 2,465 milliards FCFA en décembre 2024.
Cependant, selon le ministère du Travail, « les états financiers n’ayant pas été certifiés par un expert-comptable agréé, la fiabilité des données demeure insuffisamment établie et ne permet pas de justifier, à elle seule, les licenciements. »
Également, sur la procédure de licenciement économique, l’enquête a révélé plusieurs manquements graves notamment l’absence de concertation effective avec les délégués du personnel sur les mesures alternatives prévues à l’article L.61 d u Code du travail (réduction des heures de travail, travail par roulement, le chômage partiel, formation, redéploiement, etc…).
Il est constaté aussi une convocation répétée des délégués à Dakar, en violation de l’injonction de l’inspection du Travail demandant la tenue des négociations sur le site, lieu habituel d’emploi, après que les travailleurs aient déclaré n’être en mesure d e supporter le transport en raison d’arriérés de salaires et le non-respect des critères légaux d’ordre des licenciements.
Sur le licenciement des délégués du personnel, la Direction de TALIX MINES avait introduit une demande d’autorisation de licencier sept (07)
délégués du personnel. Par décision n°00552 du 07 mai 2025, l’Inspecteur régional du Travail et de la Sécurité sociale de Thiès a refusé cette demande, en raison du non-respect des procédures prévues aux articles L.60 et suivants, L.214 et L.216 du Code du travail, rappelle la tutelle.
Malgré cette décision, l’entreprise a procédé au licenciement de six (06) délégués, en violation manifeste des dispositions ci-dessus citées.
Ces licenciements sont donc nuls et de nul effet, constitutifs d’entrave au fonctionnement régulier des institutions représentatives du personnel.
Sur la médiation et la conciliation, l’entreprise a refusé de se conformer aux recommandations de l’Inspecteur qui l’invitait à respecter la procédure et à initier un dialogue avec les travailleurs. Ayant constaté le désaccord entre les parties, un procès-verbal de non-conciliation a été établi à cet effet le 08 juillet 2025, ouvrant la voie à une phase judiciaire, ledit PV ayant été transmis au Président du Tribunal du Travail de Thiès.
Les travailleurs ont dénoncé, en plus des arriérés de salaire, « le non-paiement de l’intégralité de leurs droits, notamment les indemnités de préavis et de licenciement, de congés payés, des indemnités spéciales, des dommages-intérêts pour licenciement abusif entre autres.
Au regard des constats effectués, l’Inspection du Travail a adressé une mise en demeure à TALIX MINES, exigeant de l’employeur, entre autres de réintégrer immédiatement les délégués concernés, avec paiement des salaires dus depuis leur éviction, conformément à l’article L.217 d u Code du travail. Par ailleurs, la régularisation des droits des travailleurs licenciés, notamment le versement des indemnités légales (licenciement, préavis, congés, indemnité spéciale), le versement de 20 mois de salaire brut pour celle comprise entre 5 et 10 ans, de 10 mois de salaire brut par année de présence, avec un maximum 36 mois pour une ancienneté supérieure à 10 ans. 
  Le ministère du Travail rappelle que « le paiement de cette indemnité n’a aucun effet sur la nullité du licenciement.  
 
     
 
   
   
                 
                 
                