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Warang – Une commerçante écoule un terrain fictif à 76 millions et bâtit son propre empire foncier

Warang – Une commerçante écoule un terrain fictif à 76 millions et bâtit son propre empire foncier

À Warang, sur la Petite-Côte, une affaire rocambolesque secoue le monde des transactions foncières. Mariama M., commerçante quinquagénaire bien connue dans le village, est accusée d’avoir vendu à un particulier un terrain fictif de 9 hectares pour la somme colossale de 76 millions de FCfa, avant d’utiliser l’argent pour se constituer son propre patrimoine foncier.
 
 Une vente fictive bien ficelée
 
Tout commence en 2021, lorsque Mamadou D., intéressé par l’achat de terrains à Warang, croise la route de Mariama. Cette dernière se présente comme propriétaire de vastes parcelles et lui propose de lui céder 9 hectares pour 76 millions de FCfa. Pour donner du crédit à son discours, elle organise même une visite privée sur des terres… qui ne lui appartiennent pas.
Séduit par l’offre, Mamadou verse la somme convenue en trois tranches. En contrepartie, Mariama lui promet de lui remettre rapidement les documents administratifs. Mais la promesse tarde à se concrétiser.
 
Silence radio et disparition
 
D’abord patient, Mamadou tente de la relancer à plusieurs reprises. En vain. La commerçante devient injoignable, disparaissant d’abord quelques jours, puis des mois, avant de se volatiliser totalement pendant près de quatre ans.
En août 2025, excédé, Mamadou décide de porter plainte auprès de la gendarmerie de Nianing. Mariama est alors convoquée, arrêtée et placée sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Mbour.
 
 Devant le tribunal : dénégations et contradictions
 
Mardi dernier, la mise en cause a comparu devant le tribunal face à son plaignant. D’un ton assuré, elle a nié toute intention frauduleuse. Selon elle, elle aurait tenté sans succès d’acquérir les 9 hectares au nom de Mamadou. Elle affirme même avoir cherché à le rembourser, sans réussir à le joindre.
Cependant, ses explications se heurtent à une réalité troublante : elle a bel et bien utilisé les 76 millions… pour acheter d’autres terrains à Djilakh, mais en son propre nom.
 
Réquisitoire et demandes de réparation
 
Peu convaincu par cette ligne de défense, le procureur a requis contre Mariama un an de prison ferme et 100 000 FCfa d’amende. La partie civile, quant à elle, réclame 90 millions de FCfa de dommages et intérêts.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré, le verdict étant attendu dans les prochaines heures.


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