Le harcèlement dont Madiabal Diagne est victime ne date pas d’hier. C’est  une rancune ancienne, une haine viscérale que les nouvelles autorités semblent nourrir à son encontre et qu’ils traduisent aujourd’hui par l’utilisation sans vergogne de tous les moyens de l’État pour tenter de l’anéantir. 
Mais que l’on ne s’y trompe pas : ce combat n’est pas seulement contre un homme, c’est contre tous ceux qui osent penser autrement, contre tous ceux qui refusent de se soumettre.
Le cas Mansour Faye, Abdou Nguer, Lat Diop, Farba Ngom, Barthélémy Dias, Badara Gadiaga et tant autres sont des exemples illustratifs.
Et c’est là que nous devons être vigilants. Car un pouvoir qui s’acharne sur ses opposants en violation flagrante de la présomption d’innocence, du principe du contradictoire…… du respect des droits de la défense, montre clairement qu’il n’a plus d’énergie pour servir les gorgorgorlus, ces braves Sénégalais qui espéraient des solutions à leurs souffrances quotidiennes.
  Nos anciens nous l’ont appris : “Ku tooñ sa bopp, sa bopp la tooñ” (qui se trahit lui-même, finit trahi par lui-même). Le pouvoir qui choisit l’injustice comme arme finit toujours dévoré par cette injustice. 
  Un autre adage wolof dit : “Ku ñàkk jàmm, du am njaboot” (celui qui sème le désordre, perd sa famille). Les autorités actuelles devraient méditer ces paroles de sagesse. 
  Je leur rappelle une vérité éternelle : qui règne par la terreur périra par la terreur. 
  La souveraineté n’appartient pas aux dirigeants ; elle appartient au peuple, et c’est ce même peuple qui décide à qui il la confie. Aujourd’hui comme hier, ce peuple observe, patiente, mais quand il se lève, rien ne peut l’arrêter. 
Notre histoire récente est riche d’enseignements : Abdoulaye Wade a cru pouvoir briser Macky Sall. Il a fini par être chassé par les Sénégalais. Macky Sall, à son tour, a voulu étouffer Ousmane Sonko en usant de la puissance publique de l’Etat . Ce même peuple l’a rejeté avec force. Toujours le même scénario : ceux qui abusent de la force régalienne finissent balayés par la volonté populaire.
Ne soyez pas amnésiques ! Les Sénégalais n’acceptent pas qu’on utilise la République comme une arme personnelle. Le pouvoir n’est pas un butin, mais un sacerdoce ; il n’est pas un champ de bataille, mais un dépôt sacré confié par le peuple.
Souvenez-vous encore d’un autre proverbe wolof : “Nit ku bëgg seen mooy taxaw ci kow” (l’homme qui cherche à humilier les autres finit toujours humilié lui-même). L’histoire de notre pays et de l’Afrique toute entière l’a montré à maintes reprises.
À ces dirigeants, je dis : ne défiez pas la mémoire du peuple sénégalais. Car il n’oublie rien et pardonne rarement les abus commis au nom de l’État. L’heure des règlements de comptes passera, mais celle du jugement populaire viendra.
À bon entendeur, salut.
Abdourahmane Maiga, juriste, Directeur des structures à la République des valeurs
     
 
   
   
                 
                