C’est à Beyrouth, ce mardi 23 septembre, que l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine est décédé à l’âge de 75 ans, auprès de son avocate. Une disparition qui met fin à un parcours marqué par des affaires politico-financières d’ampleur, et qui confirme une information révélée par Le Point.
Takieddine restera dans l’histoire judiciaire française comme l’un des principaux intermédiaires présumés de l’affaire dite Sarkozy-Kadhafi. Ce dossier explosif, qui secoue la vie politique française depuis plus d’une décennie, porte sur de possibles financements occultes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Dans plusieurs entretiens accordés à la presse, notamment à Mediapart en 2016, l’homme d’affaires avait affirmé avoir livré des valises contenant 5 millions d’euros en liquide, remis entre 2006 et 2007 à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Selon lui, ces sommes provenaient directement du régime de Mouammar Kadhafi.
  Un témoin aux versions contradictoires 
  Pourtant, le 11 novembre 2020, revirement spectaculaire : Takieddine déclare à Paris Match et à BFMTV que Nicolas Sarkozy « n’a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle » de 2007. Cette volte-face a jeté le trouble sur la crédibilité de son témoignage, mais n’a pas pour autant éteint les poursuites judiciaires. 
Visé par un mandat d’arrêt dans le cadre de cette affaire, il devait comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris ce jeudi 25 septembre, aux côtés de l’ancien président Nicolas Sarkozy. Sa mort intervient donc à la veille d’une échéance judiciaire décisive.
  Une vie au cœur des réseaux politico-financiers 
  Ziad Takieddine, né en 1949, avait construit sa fortune grâce à son rôle d’intermédiaire dans de vastes contrats d’armement, reliant les mondes politique et économique entre la France et le Moyen-Orient. Charismatique et controversé, il a incarné cette figure trouble des affaires internationales où s’entrecroisent diplomatie, business et coulisses politiques. 
Sa disparition ne clôt pas pour autant l’affaire Sarkozy-Kadhafi, mais elle prive la justice française d’un acteur clé, témoin central d’un des plus grands scandales politico-financiers du pays.
     
 
   
   
                 
                 
                