La nouvelle est tombée comme un couperet. Après plusieurs jours de bras de fer au Palais du Peuple, Vital Kamerhe a présenté, ce lundi, sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale. Un départ forcé qui consacre la victoire d’une fronde parlementaire initiée par des députés de l’UDPS et d’autres formations de la majorité, l’accusant de mauvaise gestion et d’entrave au contrôle parlementaire.
L’ancien président de la chambre basse n’aura pas résisté aux pressions. Malgré une défense vigoureuse et des tentatives de conciliation, Kamerhe n’a pas réussi à fédérer suffisamment de soutiens. Les pétitionnaires lui reprochaient notamment un manque d’alignement sur les priorités du pouvoir, ainsi qu’une gestion opaque des ressources parlementaires.
Derrière les griefs officiels, nombreux observateurs y voient un règlement de comptes politique au sein de l’Union sacrée. Pour un député de la majorité, « c’est la fin d’un équilibre précaire, l’UDPS veut verrouiller totalement l’appareil institutionnel ». Le parti présidentiel de Félix Tshisekedi, en difficulté sur d’autres fronts, semble avoir trouvé dans cette crise l’occasion d’asseoir son influence sur l’Assemblée nationale.
  Une succession ouverte 
  Conformément au règlement intérieur, l’intérim est désormais assuré par le vice-président Isaac Tshilumbayi. Mais l’élection du futur président de l’Assemblée nationale, qui devrait intervenir rapidement, s’annonce comme un test décisif pour la cohésion de la majorité. Plusieurs noms circulent, sans qu’un consensus clair ne se dégage à ce stade. 
  Au-delà du départ de Kamerhe, cette démission illustre la fragilité des équilibres politiques à Kinshasa. Elle ouvre une période d’incertitude pour l’Assemblée nationale et relance le débat sur la gouvernance des institutions, la transparence dans la gestion et la lutte contre l’impunité. Ce séisme institutionnel redessine les rapports de force au sein de la majorité et pose une question centrale : l’Assemblée nationale sortira-t-elle renforcée de cette épreuve, ou plus fracturée que jamais ? 
   
     
 
   
   
                 
                 
                