Le prix Nobel de la paix convoité par Donald Trump « n’est possible que si vous arrêtez ce conflit » entre Israël et les Palestiniens, a estimé mardi Emmanuel Macron à l’adresse du président américain, lors d’un entretien accordé à BFMTV depuis New York.
« Il y en a un qui peut faire quelque chose, c’est le président américain », a reconnu le chef de l’Etat français au lendemain de sa reconnaissance d’un Etat palestinien. « Et pourquoi il peut le faire davantage que nous? Parce que nous nous ne livrons pas d’armes qui permettent de mener la guerre à Gaza (…). Les Etats-Unis d’Amérique, oui. »
« Je vois un président américain qui est mobilisé, qui l’a redit ce matin à la tribune (des Nations unies): +Je veux la paix. J’ai réglé sept conflits+. Qui veut le prix Nobel de la paix. Le prix Nobel de la paix n’est possible que si vous arrêtez ce conflit », a lancé Emmanuel Macron.
Il a donc exhorté Washington à « faire pression sur le gouvernement d’Israël » et à porter « un plan de paix crédible » complémentaire de celui de l’initiative franco-saoudienne en faveur de la solution à deux Etats, israélien et palestinien, qui a été endossé par 142 pays à l’ONU.
Alors que Donald Trump, comme les autorités israéliennes, a affirmé que la reconnaissance d’un Etat palestinien serait une « récompense » pour les « atrocités » commises par le Hamas, son homologue français s’est insurgé contre cette accusation.
« C’est totalement faux de dire que c’est une récompense au Hamas », au contraire, selon lui, « c’est le seul manière d’isoler » le mouvement islamiste palestinien auteur des attentats sanglants du 7 octobre 2023 en Israël. Le plan franco-saoudien prévoit le désarmement du Hamas, exclu de toute gouvernance palestinienne future.
– « pas inerte » –
Emmanuel Macron a aussi prévenu que la France ne resterait « pas inerte » en cas de représailles israéliennes, même s’il a précisé espérer qu’il n’y en aura pas.
« On est prêt. On a planifié toutes les options possibles », « on défendra toujours les intérêts de la France partout où elle est représentée », a-t-il martelé, alors que des sources diplomatiques redoutent la fermeture du consulat général de France à Jérusalem.
Le président a longuement défendu sa décision, qui fracture aussi la classe politique française et est rejeté par une grande partie de la communauté juive en France. Il a réaffirmé qu’il s’agissait d’un « projet de paix » également pour Israël, et d’une « main tendue ».
Il a d’ailleurs expliqué qu’Israël aurait son mot à dire pour que la nouvelle entité prenne véritablement forme, y compris en disant « oui ou non sur chaque membre » d’une « autorité de transition » à Gaza.
Au final, « le jour où l’Etat de Palestine est créé, c’est le jour où l’Etat d’Israël le reconnaît », a-t-il insisté.
Il a par ailleurs à nouveau livré un plaidoyer contre l’antisémitisme, et assuré tout faire pour le combattre, tout en dénonçant sans les nommer les responsables de La France insoumise.
Il a ainsi condamné des « discours à l’extrême gauche qui sont intolérables en termes d’antisémitisme », qui « divisent la République », et en a appelé à « l’unité » de la nation.
  « Ce n’est pas la République, il n’y a pas de place en France pour ces comportements », a-t-il déclaré, évoquant « l’antisémitisme qui s’installe au collège et au lycée » ou « à Sciences-Po ». M. Macron en a appelé à « une mobilisation de toute la société » car « il n’y a pas de loi magique face à un antisémitisme. Il y a un sursaut ». 
 
     
 
   
   
                 
                 
                