Des jihadistes affiliés à Al Qaïda ont publié une vidéo montrant une soixantaine d’hommes se présentant pour la plupart comme des soldats maliens ou burkinabè et demandant à leurs autorités d’obtenir leur libération.
La publication de la vidéo des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM en arabe) affilié à Al Qaïda survient au moment où les autorités maliennes et burkinabè, dominés par les militaires, affirment contenir la menace des attaques jihadistes.
Dans la vidéo de 20 minutes, on voit une soixantaine de soldats maliens ou burkinabè se présenter en donnant leur nom et prénom, leur numéro de matricule ou leur rang au sein de leurs armées respectives, selon ce clip diffusé par le JNIM sur ses canaux de communication habituels, et authentifiée notamment par le site américain spécialisée SITE.
Parmi eux, certains portent des tenues militaires avec l’écusson de l’armée malienne sur leurs épaules, tandis que d’autres sont habillés en boubou.
Nombre de soldats maliens s’exprimant en bambara ont déclaré avoir été capturés mi-août, lors d’une attaque jihadiste contre la ville stratégique de Farabougou (centre). D’autres disent être entre les mains des jihadistes depuis 2023.
Dans leur message, les otages ont demandé à leurs autorités de « parler » avec les jihadistes pour obtenir leur libération.
« Au moment où les autorités s’apprêtent à célébrer avec faste la fête de l’indépendance du Mali, comment, vous, officiers, Maliens, pouvez accepter que vos parents militaires soient aux mains des djihadistes ? », a dit un jihadiste au début de la vidéo.
Le Mali a fêté lundi son 65e anniversaire d’indépendance présidé par le chef de la junte le général, Assimi Goïta, et marqué par une parade militaire d’envergure. Selon SITE, la vidéo du JNIM a été publiée la veille.
« Les jihadistes ne demandent aux autorités ni or, ni argent. Ils veulent juste qu’on nous échange contre leurs frères aux mains des autorités maliennes. Nous (leur) demandons de les écouter, de parler avec eux afin que nous puissions regagner nos familles », a déclaré en bambara un otage malien qui se présente comme un chauffeur à la présidence malienne.
A l’issue du défilé militaire lundi, M. Goïta s’est toutefois félicité du « désarroi des groupes armés face à la pression » des militaires maliens.
L’armée a réussi à « réaffirmer la souveraineté du Mali sur toute l’étendue du territoire », a-t-il déclaré.
Le Mali, le Burkina ainsi que leur voisin du Niger sont confrontés à des violences meurtrières des groupes jihadistes liés à Al-Qaida et l’Etat islamique. Les trois pays dirigés par des juntes autoritaires, ont fondé l’Alliance des Etats du Sahel (AES).