Après la mort de Baye Dame Vilane à Kounoune, qui avait entrainé le saccage des bus de la ligne 72, et l’accident volontaire de Poste Thiaroye où un chauffeur avait sciemment écrabouillé un jeune conducteur de moto Jakarta , c’est au tour de Yeumbeul Boune d’être frappé par la tragédie occasionnée par des bus Tata.
Les faits se sont produits devant l’école primaire, Coumba Mbacké Faye du quartier Abdoulaye Faye de Boune. Le bus Tata 73 venait de déposer des passagers quand la fillette, envoyée à la boutique par son père, a surgi sur la chaussée. Selon le chauffeur, Meissa S, 42 ans, tout s’est passé en un éclair. « j’ai tenté de l’éviter mais, c’était trop tard », Une Version qui ne met pas d’accord les témoins, ainsi que le père de la fillette. Selon Massamba G., dont les propos sont rapportés par l’Observateur, « le bus était lancé dans une course effrénée avec un autre de la ligne 51. « Le choc est survenu sur un dos d’âne, ma fille a été happée par les roues arrière, a t-il déclaré, déboussolé.
Selon les témoignages, le chauffeur n’aurait pas porté secours à la petite. Craignant un lynchage, il a abandonné ses passages et s’est engouffré dans les ruelles étroites de Boune, avant de trouver refuge dans les locaux du poste de police de Yeumbeul-Comico. Ce comportement a suscité l’indignation, ce vendredi, à l’audience du tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye. Ce geste, tonne le juge, relève d’un manque de responsabilité aggravant la douleur de la famille endeuillée.
A la barre, Meissa S. a rejeté l’accusation de vitesse concessive, insistant sur l’imprévisibilité du geste de l’enfant. Le parquet l’a recadré: « Ce dossier ne porte pas sur un meurtre, mais bien sur un défaut de maitrise. Votre conduite a directement provoqué la mort de la fillette. La partie civile, représentée par Serigne Abdou Karim Guive, a rappelé les pratiques
Meurtrières des bus Tata. Ces chauffeurs transforment nos routes en circuit de course. Ce drame n’est pas isolé, il est le produit d’un système d’irresponsabilité généralisée. »
Brisé par le deuil, le père a toutefois refusé de déposer une plainte. Après délibéré, le tribunal a condamné Meissa S., à trois mois de prison ferme. Il écope également d’une suspension de permis pour trois mois et devra payer une amende de 56. 000 Fifa. Les intérêts civils ont été réservés.
Cette situation a fini de mettre Rufisque, Thiaroye, Boune dans une phase de révolte contre les courses de la mort. Une situation qui doit être surveillée pour éviter d’éventuels drames.