Mme Alexandra Heldt, directrice de la FNF, a souligné que « l’IA représente la quatrième révolution individuelle, après celles de l’écriture, de l’imprimerie et d’Internet ». Elle a mis en garde contre les risques majeurs que cette technologie peut engendrer pour les libertés individuelles, notamment en matière de harcèlement numérique et de dérives liées à l’IA, notamment sur les réseaux sociaux. Elle a insisté sur le fait que « le droit doit impérativement encadrer le fonctionnement de l’IA pour éviter des abus et protéger les citoyens ».
Dans son allocution, la professeure Amsatou Sow Sidibé, présidente de la Commission nationale des droits de l’homme du Sénégal, a mis en garde contre les impacts négatifs de l’IA sur la justice, la santé, l’éducation, la liberté et la dignité humaine. « L’IA peut renforcer les inégalités, générer des discriminations, voire menacer la sécurité des États si elle n’est pas encadrée », a-t-elle déclaré. Elle appelle à l’intégration de mécanismes de régulation indépendants, à une coopération internationale et à une éthique forte pour assurer une IA respectueuse des droits humains.
Robert Cathiani, représentant du Bureau régional Afrique du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a abondé dans le même sens, insistant sur le rôle fondamental des organisations de la société civile dans la surveillance et l’anticipation des dérives. Il a mis en lumière les risques de violences et discriminations liés à l’usage non régulé de l’IA, notamment envers les femmes et les enfants.
Tous les intervenants ont insisté sur l’urgence d’une réflexion éthique, juridique et politique autour de l’intelligence artificielle, appelant les États à jouer un rôle central dans l’élaboration de politiques publiques qui garantissent une IA au service de la justice sociale et des droits humains.