L’ancien président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a été reconnu coupable jeudi par la Cour suprême d’avoir tenté d’empêcher le retour au pouvoir de Luiz Inacio Lula da Silva en 2022. Il a été condamné à 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d’État, au terme d’un procès historique.
Quatre des cinq juges se sont prononcés pour sa condamnation, estimant qu’il avait dirigé une « organisation criminelle » visant son « maintien autoritaire au pouvoir ». Le juge Cristiano Zanin a souligné que l’ex-chef de l’État avait participé à une « organisation criminelle armée ».
Inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis août, Bolsonaro n’a pas assisté aux audiences pour raisons médicales. Son fils Flavio a dénoncé une « suprême persécution », fustigeant sur X un procès dont « tout le monde connaissait le résultat avant même que cela ne commence ».
Le président Lula a réagi en affirmant que « Bolsonaro a tenté de mener un coup d’État dans ce pays » et qu’« il y a des dizaines, des centaines de preuves ».
Cette condamnation sans précédent provoque une onde de choc au Brésil, encore marqué par la dictature militaire (1964-1985), et alimente une crise diplomatique avec les États-Unis, où Donald Trump a dénoncé une « chasse aux sorcières » et annoncé des sanctions commerciales contre Brasilia.