Ce qui devait être une nuit de liesse s’est transformé en cauchemar sanglant. Le Stade des Martyrs, théâtre de tant de victoires historiques, a sombré dans le chaos après la défaite de la RDC face au Sénégal (2-3), synonyme de désillusion dans la course au Mondial 2026.
Le coup de sifflet final a agi comme une décharge électrique. Les chants d’encouragement se sont mués en cris de rage, les poings se sont levés et la colère a déferlé. Des sièges arrachés, des barrières tordues, des panneaux publicitaires saccagés : l’enceinte mythique de Kinshasa est devenue un champ de ruines.
La frustration, accumulée minute après minute face à l’implacable efficacité des Lions de la Teranga, a explosé en une violence incontrôlable. Des supporters, inconsolables, ont pris d’assaut les gradins, détruisant tout sur leur passage. La douleur de la défaite s’est transformée en une vengeance aveugle contre les symboles d’un rêve brisé.
Un sanctuaire profané
Jamais le Stade des Martyrs, mémoire vivante du football congolais, n’avait connu pareille désolation. De sanctuaire, il est devenu champ de bataille. L’amour fou pour les Léopards s’est mué en désespoir brutal, laissant derrière lui des images de gradins éventrés et de fumée suffocante. Plus qu’une défaite sportive, c’est une blessure collective qui marque à jamais l’histoire du sport congolais.
Desabre sous le feu des critiques
En conférence de presse, Sébastien Desabre a tenté d’apaiser les esprits, mais ses paroles résonnaient dans le vide. « Je sais que les Congolais sont déçus du résultat, mais rien n’est terminé », a-t-il lancé. Mais ses choix, notamment l’alignement du jeune Noah Sadiki, ont été accueillis par une pluie de critiques. Ses justifications n’ont fait qu’alimenter la colère des supporters qui le jugent incapable de conduire la RDC au sommet.
Face au désastre, le ministre des Sports et Loisirs, Didier Budimbu, a exprimé sa « profonde tristesse » et condamné des actes « inacceptables ». Mais son appel à l’unité et à la résilience semble bien fragile au regard d’une population meurtrie, dont la confiance a été brisée sur la pelouse du Stade des Martyrs.
Une nation en colère
Ce matin, Kinshasa porte encore les stigmates de la nuit de violence. La route vers le Mondial 2026 est désormais semée d’embûches, et la nation congolaise doit panser ses plaies, à la fois sportives et morales. Entre le rêve fracassé et la colère déchaînée, une question brûle toutes les lèvres : les Léopards sauront-ils renaître, ou resteront-ils prisonniers de leurs blessures ?