À l’issue de quatre jours de manifestations appelant à la libération des otages, un grand rassemblement de protestation et de solidarité s’est tenu à Jérusalem hier soir. Et cela alors que les préparatifs pour l’intensification de l’offensive israélienne dans l’enclave palestinienne se poursuivent et que les négociations pour une éventuelle trêve sont au point mort.
C’est un cri d’alarme qui est lancé par les familles d’otages. L’offensive d’Israël dans la ville de Gaza est un arrêt de mort pour leurs proches. Gil Dickman demande la fin immédiate des combats et il sait de quoi il parle. Il y a tout juste un an, sa cousine, Carmel Gat, a été tuée en captivité avec cinq autres otages alors que les troupes israéliennes se rapprochaient de leur lieu de détention à Rafah.
« Un ordre illégal tue les otages. Ne contribuez pas à l’occupation de Gaza. Ne tirez pas le projectile qui blessera un otage vivant ou l’enterrera à jamais. Ce n’est pas ainsi que l’on ramène des otages. C’est ainsi que l’on tue des otages », martèle Gil Dickman.
« Le Hamas a piégé le gouvernement »
Pour le politologue Menachem Klein, le Premier ministre israélien a été pris à son propre jeu pour sa survie politique. « Le gouvernement continue. Netanyahu continue. Le gouvernement ne veut pas d’accord. Le Hamas a piégé le gouvernement. Il a accepté ce que Netanyahu avait accepté et il a ainsi mis au grand jour le refus de Netanyahu. »
Seul le pouvoir de la rue pourra renverser la situation, estime pour sa part le rabbin Daniel Epstein. « Personnellement, je suis dévasté par ce désastre moral. Il faut une pression majeure du peuple. Ce gouvernement est incapable de prendre d’autres décisions que des décisions catastrophiques. Il est mené par des extrémistes », juge-t-il.
C’est donc un rassemblement massif qui s’est tenu à Jérusalem. Menés par les mères d’otages, les manifestants ont défilé depuis l’entrée de la ville jusqu’à la résidence de Benyamin Netanyahu dans le quartier de Rechavya.
