En arrivant dans la soirée du mercredi 3 septembre au palais de l’Élysée, Volodymyr Zelensky a confié qu’il « croyait beaucoup » en cette « coalition des volontaires ». Les Européens sont « prêts » à « apporter les garanties de sécurité à l’Ukraine et aux Ukrainiens, le jour où une paix [sera] signée », après un long travail préparatoire qui est « achevé », a de son côté annoncé Emmanuel Macron en recevant le président ukrainien.
« L’Europe est au rendez-vous, pour la première fois avec ce niveau d’engagement et d’intensité », a déclaré le président français devant la presse au palais de l’Élysée. « La question maintenant, c’est de savoir la sincérité de la Russie et de ses engagements successifs lorsqu’elle a proposé la paix aux États-Unis d’Amérique », a-t-il ajouté.
Si l’objectif de ces garanties de sécurité est clair – dissuader Moscou d’attaquer à nouveau l’Ukraine après la conclusion d’un cessez-le-feu ou d’un accord de paix – leurs modalités restent encore floues. Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a dit s’attendre à ce que cette réunion apporte des éclaircissements.
Le maintien d’un soutien fort à l’armée ukrainienne est acté. L’autre volet essentiel est la création d’une force multinationale qui nécessite un soutien américain crédible. À ce propos, si Donald Trump a exclu l’envoi de troupes américaines au sol, la coalition des volontaires compte en revanche sur un filet de sécurité américain qui pourrait prendre diverses formes, du renseignement au soutien logistique.
Un entretien téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky
À l’issue de la réunion de ce jeudi 4 septembre, plusieurs dirigeants, dont Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, s’entretiendront par téléphone avec le président américain. À cette occasion, le président ukrainien compte entend notamment évoquer avec lui la question des sanctions supplémentaires contre la Russie pour l’inciter à revenir à la table des négociations.
Donald Trump a fait savoir mercredi qu’il « se passerait quelque chose » si le président russe Vladimir Poutine ne répondait pas à ses attentes sur l’Ukraine. « Il sait quelle est ma position […]. Selon la décision qu’il prendra, je serai soit content soit mécontent et si nous ne sommes pas contents, il se passera quelque chose », a déclaré le président américain qui s’est aussi défendu de ne pas exercer suffisamment de pression sur Moscou, rappelant qu’il avait sanctionné l’Inde pour ses achats de pétrole russe.
Le jeu d’équilibriste de Georgia Meloni dans le dossier ukrainien
Alors que la « coalition des volontaires » pour l’Ukraine se retrouve jeudi 4 septembre à Paris et que les principaux pays européens seront présents à la réunion, l’Italie n’y participera qu’à distance. La présence par seule visioconférence de Giorgia Meloni montre à quel point l’Italie n’est pas alignée avec ses alliés européens sur la question cruciale des garanties de sécurité apportées à Kiev, rapporte notre correspondant à Rome, Éric Sénanque.
« La clé de voute de tout parcours vers la paix est de donner des garanties robustes de sécurité à l’Ukraine », soulignait pourtant la semaine passée la cheffe du gouvernement italien pour qui il n’est cependant pas question d’envoyer des troupes italiennes sur le sol ukrainien, à la différence de Paris ou de Londres. Dans les discussions, Rome a mis sur la table un mécanisme de défense inspiré de l’article 5 de la charte de l’Otan prévoyant que, même si l’Ukraine n’entrait pas dans l’alliance, les alliés, membres ou non de l’Otan, puissent la soutenir en cas d’attaque russe. Mais la formule reste floue et ne convainc guère les autres chancelleries européennes.
Dans un pays où l’opinion publique est largement hostile à la poursuite de la guerre, Giorgia Meloni doit par ailleurs canaliser son bras droit, Matteo Salvini, très hostile à la France et à sa proposition d’envoyer des troupes en appui à Kiev. Fin août, le patron de la Ligue avait accusé Emmanuel Macron d’utiliser la guerre en Ukraine pour faire oublier son impopularité dans les sondages. Des attaques qui avaient poussé le Quai d’Orsay à convoquer l’ambassadrice d’Italie à Paris.