Une embarcation partie de Gambie a chaviré au large de Tanit, au nord de Nouakchott, provoquant l’une des pires tragédies migratoires de ces derniers mois. Les garde-côtes mauritaniens avaient d’abord annoncé 49 morts, mais le bilan a été révisé à 70 corps retrouvés, tandis qu’une centaine de passagers restent portés disparus. 
    
    Le drame est survenu dans la soirée du 27 août, à environ soixante kilomètres de la capitale mauritanienne. La pirogue transportait près de 160 personnes, majoritairement des Sénégalais et des Gambiens. Selon des survivants, une panne de moteur en pleine mer a conduit un passeur à envoyer une embarcation de secours. Mais lors de la tentative de transfert, la panique s’est emparée des passagers, provoquant le chavirement. 
    
    Dix-sept hommes – onze Sénégalais et six Gambiens – ont survécu, parvenant à regagner le rivage. Les opérations de recherche, menées par les garde-côtes mauritaniens avec l’appui du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et de l’Organisation internationale pour les migrations, se poursuivent malgré la faible probabilité de retrouver d’autres rescapés. 
    
    Ce naufrage s’ajoute à une longue série de drames sur la route atlantique reliant l’Afrique de l’Ouest aux îles Canaries, considérée comme la plus meurtrière des voies migratoires vers l’Europe. L’ONG Caminando Fronteras a recensé 10 457 décès en 2024, dont 9 757 uniquement sur cette traversée. Pour le premier semestre 2025, près de 1 500 personnes y ont déjà péri ou disparu. 
    
    Alors que les familles au Sénégal et en Gambie attendent des nouvelles, ce nouveau naufrage illustre une fois de plus le lourd tribut payé par les candidats à l’exil sur la façade atlantique de l’Afrique de l’Ouest. 
      
 
     
 
   
   
                 
                