Le maire de Ziguinchor n’a pas mâché ses mots. Djibril Sonko a dénoncé une « injustice flagrante » qui, selon lui, gangrène la capitale du Sud. « Il y a des gens qui bénéficient de soutiens très forts à Ziguinchor et qui font ce qu’ils veulent », a-t-il lancé dans un entretien accordé à nos confrères de Kewelou.
Le maire est revenu sur l’incident ayant conduit à l’arrestation de ses agents, à la suite de la destruction d’une maison construite, selon lui, sur un espace public. D’après ses explications, le propriétaire de la maison n’avait aucun papier justifiant une autorisation de construire. « Il a été débouté par la justice à la suite d’une dénonciation de ses voisins, et la justice a donné raison aux plaignants », a souligné Djibril Sonko.
Il affirme avoir multiplié les sommations à l’encontre du propriétaire, en vain. « Nous avons donné à maintes reprises des sommations au propriétaire de la maison, mais il a refusé d’y répondre. Mes agents l’ont appelé pour qu’il vienne s’expliquer auprès du service technique de la mairie, mais il a refusé parce qu’il est protégé », déplore le maire.
Djibril Sonko insiste : « Quand on a commencé à faire des sommations, les travaux de sa maison n’avaient pas encore avancé. Quand un citoyen n’est pas capable de brandir les papiers du terrain ni l’autorisation de construire, le maire a le plein droit d’arrêter cette construction. »
Le maire de Ziguinchor persiste et signe : si le propriétaire a ignoré les convocations, c’est parce qu’il bénéficie de soutiens au plus haut niveau. « Il y a des gens qu’on protège à Ziguinchor. Parce que comment comprendre qu’une personne puisse construire sur une voie publique et refuser de prendre des sommations de la mairie ? Toute personne qui agit ainsi bénéficie forcément d’un soutien. »
Djibril Sonko s’indigne par ailleurs de la célérité de la justice dans cette affaire. « Aussitôt, le procureur s’est autosaisi et le parquet a commencé des auditions. Pourtant, depuis début août, nous avons porté plainte contre un autre citoyen qui vidait sa fosse dans un canal public et personne n’a jamais été entendu », regrette-t-il.
L’édile invite à écouter l’intégralité de son intervention à partir de la 40e minute de la vidéo de Kewelou.