Senejournal - Toute l'actualité du Sénégal
Toute l'actualité du Sénégal

Général Elhadji ‎Daouda Niang: Le stratège discret qui veille sur la sécurité du Sénégal

Général Elhadji ‎Daouda Niang: Le stratège discret qui veille sur la sécurité du Sénégal

‎Dans les allées feutrées de la Présidence de la République, où se joue parfois la sécurité nationale, il avance avec la même discrétion qu’un commandant sur un terrain ennemi. Le Général de Corps d’Armée Daouda Niang, nouvellement promu, n’est pas du genre à chercher la lumière. Pourtant, derrière cette réserve assumée se cache l’un des parcours les plus complets et impressionnants des forces armées sénégalaises.

‏Après son baccalauréat, le jeune Niang se dirige vers la Faculté de droit de l’Université Cheikh Anta Diop. Mais le destin a d’autres plans pour lui. En 1983, il réussit le concours d’entrée à la prestigieuse Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, en France, où il se forme pendant trois ans. Dès lors, il enchaîne les formations de haut niveau : stage à la United States Army Infantry School en 1991, École d’état-major de Tunis en 1994, et enfin l’École de guerre de Paris en 2003-2004.

‎Sur le terrain, ses faits d’armes sont multiples. En zone militaire n°5, il prend part à toutes les missions confiées à son unité.
« En tant que chef de corps du Bataillon de Commandos, il détient le record de participation aux opérations en zone Sud », confie un militaire ayant servi sous ses ordres.
Mais c’est au Liberia, en 1992, lors de la mission de l’ECOMOG à Vahun, qu’il se forge une réputation de soldat intrépide. Face aux miliciens de Charles Taylor, il affronte la tension et le danger avec un sang-froid rare. Un épisode marquant, raconté dans le livre « Les Commandos, une unité de gloire- De la création à l’apogée 1963-2022 », décrit le moment où il est retenu en otage alors qu’il tentait de vérifier l’état d’un soldat sénégalais captif des forces adverses. Les provocations de ces miliciens n’avaient alors pas réussi à entamer son calme légendaire.

‎Son ascension dans la hiérarchie militaire est le fruit d’une constance et d’une compétence irréprochables. Chef de corps du Bataillon de Commandos entre 2000 et 2003, il prend ensuite la tête de la cellule antiterroriste du ministère de l’Intérieur (2004-2007), puis commande l’École nationale des officiers d’active (2010-2012). Il devient chef de cabinet du chef d’état-major général des armées (2012-2016), avant d’être nommé directeur général du Renseignement extérieur (DGRE) de 2016 à 2020.
‎En 2020, il endosse la fonction d’inspecteur général des Forces armées, qu’il occupe jusqu’en 2022.

‎En mars 2023, c’est un autre uniforme qu’il revêt : celui de diplomate, en tant qu’ambassadeur plénipotentiaire en Côte d’Ivoire.
‎Mais un an plus tard, en avril 2024, il retrouve ses premières amours en reprenant les rênes du Renseignement national, cette structure ultra-stratégique qui veille sur la sécurité du pays depuis le cœur même de la Présidence.

‎Promu général de division en 2020, il franchit aujourd’hui une nouvelle étape en accédant au grade de général de corps d’armée, rejoignant ainsi, avec le Général Mbaye Cissé, le cercle très restreint des officiers les plus gradés du Sénégal.

‎Originaire de Rufisque, l’homme cultive une sobriété presque ascétique. « Il est discret, à la limite de la réserve, mais aussi très sociable et profondément respecté », témoigne un officier à la retraite. En avril 2025, lorsque sa mère est rappelée à Dieu, ce sont des militaires de tous grades, anciens et actifs, qui se pressent à son domicile pour lui témoigner leur solidarité. Un geste qui en dit long sur l’estime qu’il inspire, et sur l’empreinte silencieuse mais indélébile qu’il laisse partout où il passe.

FDS TV


Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *