Selon Libération, le marché d’armement de 45 milliards de francs CFA, déjà entouré de soupçons, connaît un nouveau rebondissement. Trois individus – A. Loum, M. Seck et M.W. Sy – ont été arrêtés par la Division des investigations criminelles (Dic) et présentés au Pool judiciaire financier (Pjf) après 48 heures de garde à vue.
Une perquisition a été menée à l’immeuble « Océan » à Fann Résidence, siège de la société Technologie Service International (Tsi), propriété de B. Hima alias Petit Boubé, qui aurait quitté les lieux peu après la présidentielle de mars 2024, précise Libération.
Le rapport de la Centif consulté par le journal révèle un réseau complexe de rétrocommissions et de transferts financiers opaques. Les sociétés Lavie Commercial Brokers et Eurocockpit ont transféré environ 3,09 milliards à Tsi, avant que ces fonds ne soient soit envoyés à l’étranger, soit retirés en espèces, sans aucune justification légale. Les retraits de plusieurs centaines de millions par A. Loum ont particulièrement alerté les enquêteurs.
D’autres opérations suspectes concernent des transferts vers Dubaï via le système Hawala, impliquant un intermédiaire basé aux Émirats, présenté comme l’employeur de M. Seck et visé par le parquet financier. La Centif soupçonne que ces mouvements financiers cachent des pots-de-vin.
Enfin, les retraits opérés par Petit Boubé, prétendument pour le dédouanement de conteneurs dans le cadre d’un contrat classé « secret défense » avec le ministère de l’Environnement, reposeraient sur de fausses déclarations, alors qu’il avait déjà reçu une avance de 34 milliards.
L’enquête se poursuit : deux informations judiciaires ont été ouvertes et confiées aux juges des premier et troisième cabinets financiers, conclut Libération.
