Le spectre des grands scandales financiers de l’ère Macky Sall refait surface. Selon les révélations de Libération dans son édition de ce lundi, trois dignitaires de l’ancien régime ont été convoqués par le doyen des juges dans le cadre de l’instruction du dossier explosif Arcelor Mittal. Le quotidien, sans citer leurs noms, précise qu’ils seront entendus comme témoins.
Au cœur de ce dossier, près de 100 milliards de francs CFA versés en 2014 par le géant sidérurgique Arcelor Mittal à l’État du Sénégal. Une transaction qui devait solder un contentieux né de l’abandon par la multinationale du projet d’exploitation des mines de fer de la Falémé, après avoir failli à ses engagements contractuels. Mais, au lieu d’être logés dans les caisses de l’État, ces fonds auraient mystérieusement atterri dans des comptes privés.
Face à ce qui s’apparente à une dilapidation à grande échelle, la justice sénégalaise avait ouvert une information judiciaire pour association de malfaiteurs, corruption, recel, blanchiment de capitaux, escroquerie et complicité. « Mais comme par magie, les représentants de la compagnie avaient disparu », rappelle Libération, soulignant l’ampleur des zones d’ombre entourant cette affaire.
Dans le viseur des enquêteurs figurent cinq filiales d’Arcelor Mittal. La Division des investigations criminelles (DIC) avait déjà préparé des convocations pour leurs représentants au Sénégal, mais les démarches s’étaient heurtées à des manœuvres qui, jusque-là, ont protégé les principaux acteurs de ce scandale présumé.
L’audition annoncée des anciens dignitaires de l’ère Macky Sall marque un tournant. Elle fait planer la menace d’un déballage qui pourrait ébranler durablement l’image de l’ancien régime, déjà critiqué pour sa gestion opaque des ressources publiques.