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Crise politique et économique : la CDS dénonce « deux fractures » provoquées par le Premier ministre

Crise politique et économique : la CDS dénonce « deux fractures » provoquées par le Premier ministre

La Conférence des leaders de la Coalition pour la Démocratie et la Solidarité (CDS) tire la sonnette d’alarme sur la situation nationale, qu’elle juge « marquée par les attaques intempestives de certains membres du PASTEF, y compris le Président de ce parti, contre les Institutions dont le Président de la République » et par « la situation catastrophique des finances publiques ».

Réunie à Dakar le 10 août 2025, la CDS estime que « le Sénégal traverse une zone de turbulence » dans un contexte sahélien fragilisé par « les coups de boutoir, de plus en plus préoccupants et rapprochés, de groupes djihadistes ». Sur le plan intérieur, elle pointe « une morosité extrême due essentiellement à des décisions inopportunes, voire très peu réfléchies ».

Des choix économiques contestés
La coalition reproche au gouvernement d’avoir « décidé, sans tenir compte du rôle moteur du secteur du bâtiment, d’arrêter la quasi-totalité des chantiers du pays », ce qui aurait provoqué un arrêt d’activités connexes, une hausse du chômage et « plus de 30 000 déflatés que l’on a voulu remplacer par des militants du PASTEF ».
La CDS dénonce également « l’arrêt de la distribution de 30 milliards aux populations les plus démunies », soit la suspension des bourses de sécurité familiale touchant « plus de 300 000 Sénégalais » et semant « le désarroi au sein de populations particulièrement vulnérables ».

Sur le plan financier, la déclaration estime que « les nouveaux tenants du pouvoir » cherchent à « se défausser sur le pouvoir sortant » en l’accusant d’avoir caché une partie de la dette publique, ce qui aurait « renforcé la méfiance des milieux financiers » et conduit le FMI et les agences de notation à dégrader la position du Sénégal. « Perdant la confiance des marchés financiers internationaux », le pays aurait été contraint de recourir « aux fonds vautours, avec des taux usuriers », portant le ratio de dette à « 119 % du PIB national ».

Deux discours, deux fractures
La CDS affirme que « le Premier ministre a tenu deux discours qui ont provoqué deux grosses fractures en moins d’un mois ». Le premier, le 10 juillet 2025, aurait été « une véritable diatribe contre la magistrature », accusée de l’avoir débouté dans le procès qui l’opposait à l’ancien ministre Mame Mbaye Niang. « Le Président de la République fut en effet accusé de manquer d’autorité », poursuit la CDS, rappelant que le chef du gouvernement avait demandé au chef de l’État de le « laisser gouverner », « comme si c’est à lui que les Sénégalais avaient accordé leurs suffrages ».

La coalition condamne « fermement ces propos, source de fracture au sommet de l’État et de forfaiture démocratique » et met en garde contre le risque que « les thuriféraires du parti au pouvoir » transforment leurs divergences internes en « moyen de détricotage des acquis démocratiques du pays ». Elle rappelle que « c’est M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a été élu Président de la République et personne d’autre ».

La deuxième fracture résiderait dans la présentation du « prétendu Plan de redressement économique et social » le 1er août 2025, perçu comme « un plan de redressement financier » basé sur « un projet de fiscalisation à outrance » susceptible « d’étouffer toute activité économique » et d’« élargir la fracture sociale ».

Face à ce constat, la CDS « appelle tous les démocrates, les partisans de l’État de droit et tous ceux soucieux de justice sociale, ainsi que les défenseurs des libertés individuelles et collectives, à faire bloc pour défendre la République et ses Institutions ». La coalition affirme s’engager à « renforcer les initiatives déjà prises à cet effet ».


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