L’Union des Centristes du Sénégal (UCS) appelle le maire de Ziguinchor, Djibril Sonko, à relever un défi majeur : celui de doter la commune d’un plan clair d’occupation des sols, à travers un Schéma Communal d’Aménagement et de Développement du Territoire (SCADT).
Cette interpellation intervient dans un contexte tendu. Des commerçants, principalement des femmes, installés en face du boulevard des 54 mètres, ont été sommés de quitter les lieux par la mairie. Ces derniers réclament au Chef de l’État l’achèvement des marchés de Tilène et de Grand-Dakar (rebaptisé « Marché Mariama Diédhiou »), en chantier depuis plus de cinq ans, afin de pouvoir enfin exercer leurs activités dans des conditions décentes.
L’UCS, le parti d’Abdoulaye Baldé, a vivement dénoncé l’attitude de la municipalité, qualifiant l’opération de déguerpissement d’« acte brutal » qui manque de considération pour les réalités sociales.
« En croisant le regard de ces braves dames contraintes de quitter leurs étals, on devine une tristesse sourde, mêlée d’incompréhension et de désolation. L’UCS, par ma voix, leur exprime toute notre solidarité », a déclaré Mamadou Lamine Dia, responsable de la jeunesse centriste à Ziguinchor et ancien directeur de cabinet du maire Baldé, lors d’un point de presse tenu ce week-end.
Il reconnaît néanmoins que la ville souffre d’un réel problème d’encombrement urbain :
« Il faut aussi regarder les choses en face. Ziguinchor a besoin d’une réorganisation de son espace public. L’encombrement anarchique, notamment autour du marché Boucotte, nuit à la mobilité, à la sécurité et à l’image de la ville. Mais réorganiser ne doit pas signifier briser des vies. Il est impératif de concilier ordre urbain et maintien des activités génératrices de revenus. »
L’UCS propose donc une approche concertée et inclusive : « Nous appelons les autorités municipales à ouvrir un dialogue avec les principaux concernés pour co-construire des solutions justes, efficaces et durables. »
Parmi les pistes évoquées, Mamadou Lamine Dia suggère l’aménagement d’espaces commerciaux modernes et bien intégrés dans le paysage urbain : « Pourquoi ne pas installer, par exemple, le long du mur de l’hôtel Néma Kadior, en face de l’hôpital de la Paix, des kiosques modernes pour les vendeuses et petits commerçants ? Ce modèle pourrait être dupliqué ailleurs, permettant à la fois de désengorger les marchés, fluidifier la circulation et embellir la ville. »
Il conclut en insistant sur l’importance d’un cadre de planification à long terme :
« Le véritable défi est de doter Ziguinchor d’un Schéma Communal d’Aménagement et de Développement du Territoire. Ce type de planification est désormais indispensable, surtout si nous voulons aligner les besoins locaux sur les orientations du nouveau référentiel de politiques publiques, le “SN2050”. L’aménagement du territoire n’est plus un luxe, mais une urgence. Il faut sortir des opérations ponctuelles, brutales et sans lendemain. Planifions, concertons, et agissons dans la durée, avec méthode et ambition. »