C’est un étonnant retournement de situation qui relance l’affaire médiatisée de Ndèye Ndakhaté Dione. Amadou Diène Sylla, celui-là même qui avait levé le voile sur un réseau de propos jugés blasphématoires, se retrouve désormais à son tour dans le viseur de la justice. Selon des sources proches du dossier, le jeune père de famille, domicilié à Mermoz, est convoqué ce lundi par les éléments de la Direction de la Cybercriminalité, à la suite d’une contre-plainte déposée contre lui par ceux qu’il avait initialement dénoncés.
L’affaire trouve son origine dans une série de vidéos diffusées sur TikTok, accusées de porter atteinte au sacré religieux. Grâce aux signalements d’Amadou Diène Sylla, plusieurs interpellations avaient été opérées par les forces de l’ordre ces derniers mois. À Tivaouane, la gendarmerie avait ainsi arrêté Bachirou Bâ pour outrage à un ministre du culte, injures publiques et diffusion de données à caractère personnel. À Guédiawaye, c’est Ndèye Ndakhaté Dione qui avait été interpellée pour propos blasphématoires à travers ses sorties sur les réseaux sociaux.
Mais en fin de semaine dernière, l’affaire a pris un tout autre tournant. Amadou Diène Sylla affirme avoir été lui-même visé par une plainte, probablement initiée par les mêmes individus qu’il avait contribué à faire arrêter. Il y voit une tentative claire d’intimidation, un contre-feu allumé pour faire pression sur lui. Contacté, il dénonce ce qu’il qualifie de « manœuvre destinée à faire taire les voix qui s’élèvent contre les dérives religieuses sur les réseaux sociaux ».
Ce nouveau développement intervient dans un contexte où les plateformes sociales comme TikTok deviennent des terrains d’affrontements idéologiques et religieux de plus en plus virulents. Le groupe TikTok en question, nommé « Akhlu Sunna », dans lequel Amadou Diène Sylla et les mis en cause avaient évolué ensemble pendant près de trois ans, est désormais dissous de fait, mais son héritage polémique reste vivace.