L’affaire « Kocc Barma » prend un nouveau tournant. Selon les révélations exclusives du journal Libération, l’étau se resserre autour de El Hadji Assane Demba, alias Leuk Daour, bras droit présumé d’El Hadji Babacar Dioum, alias Kocc. Et les éléments à charge sont accablants.
Le 27 juillet dernier, en pleine nuit, la Direction spéciale de cybersécurité (DSC) a mis la main sur El Hadji Assane Demba à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), alors qu’il tentait de quitter le pays discrètement. Une tentative de fuite qui intervient dans un contexte explosif : son nom apparaît dans plusieurs configurations techniques liées aux plateformes sulfureuses administrées par Kocc Barma.
Placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges, Leuk Daour, 39 ans, est poursuivi pour une longue liste de délits graves : association de malfaiteurs, collecte et divulgation illicites de données à caractère personnel, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, atteinte à l’intimité, photomontages illégaux, pornographie infantile, pédophilie et extorsion de fonds.
Comme le rapporte Libération, les enquêteurs ont obtenu des preuves techniques quasi-irréfutables. Le jour même où Kocc était incarcéré, Leuk Daour tentait de rassurer un contact identifié, affirmant qu’il avait réussi à établir un lien avec son mentor. « Bro, il ne parlera pas, il me doit bien ça, il a assuré walahi », écrivait-il.
Confronté à ce message intercepté, il a tenté de minimiser, parlant d’un mensonge pour calmer son interlocuteur. Mais une note vocale retrouvée dans son WhatsApp, où il mentionne une avocate et affirme que « On est tranquille walahi azim », vient contredire sa version.
Pseudonyme démasqué et sextape compromettante
Le plus compromettant reste peut-être l’analyse du MacBook Pro de Kocc. Les enquêteurs de la DSC y ont découvert que les paramètres de configuration des sites pornographiques comme seneporno, babiporno et boydakar étaient liés à une adresse email et un pseudonyme : Leuk Daour, celui de Demba.
Pire encore, son propre téléphone contenait la sextape d’une femme identifiée comme P.S., filmée au quartier Point E. Celle-ci, entendue par la police, a catégoriquement nié avoir donné son consentement pour être filmée. El Hadji Assane Demba s’est défendu mollement, expliquant qu’il conservait la vidéo pour son « usage personnel » — un argument bien mince face à la gravité des accusations.
Ce n’est pas la première fois que Leuk Daour se retrouve dans le viseur de la justice. Libération rappelle qu’en 2013, il avait déjà été condamné à un mois de prison ferme pour accès frauduleux à un système informatique.