Année après année, les examens scolaires censés évaluer les connaissances et les compétences des élèves deviennent le théâtre de fraudes à répétition. En 2025, aucune épreuve n’a été épargnée : CFEE, BFEM, Baccalauréat… toutes ont été entachées par des cas de tricherie. Un phénomène qui ne remet pas seulement en cause l’efficacité du système de contrôle, mais révèle surtout une fracture morale profonde.
Pour le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, ce fléau dépasse le cadre strictement scolaire. « Ce qu’il faut interroger avec gravité, c’est plutôt la crise des valeurs qui traverse certains segments de notre société, où l’on observe un relâchement éthique inquiétant, bien au-delà du seul champ éducatif », a-t-il averti dans un entretien accordé au quotidien Le Soleil.
Face à l’ampleur du phénomène, le ministère a décidé de revoir entièrement le dispositif de gestion des examens. Une évaluation globale est en cours, visant à renforcer les mécanismes de prévention, de contrôle et de sensibilisation. « Il ne s’agit pas seulement de surveiller, mais aussi d’éduquer », insiste le ministre.
Mais Moustapha Guirassy en est convaincu : la réponse la plus durable passe par une refondation éthique. « La lutte contre la fraude est d’abord une affaire de culture éthique », martèle-t-il.
Le ministère s’engage ainsi à restaurer la crédibilité des examens nationaux, gage de confiance dans l’école sénégalaise. « Nous sommes convaincus que la réforme en cours contribuera à faire émerger une nouvelle génération attachée au mérite et à l’intégrité », conclut le ministre.
