Le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté vendredi les contours précis de la phase de redressement du Plan de redressement économique et social « Jubbanti Koom », insistant sur une approche fondée à 90 % sur des ressources endogènes, sans recours massif à l’endettement extérieur.
S’exprimant devant le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et un parterre de responsables politiques, économiques et sociaux, Ousmane Sonko a affirmé que ce plan vise à restaurer les équilibres budgétaires tout en accélérant la dynamique économique, dans un cadre de souveraineté et de prudence financière. « Notre ambition est de corriger la situation héritée, sans aggraver la dette publique, sans brader nos ressources naturelles ou foncières, tout en respectant nos engagements internationaux », a-t-il déclaré.
Ousmane Sonko a précisé que 90 % des financements attendus proviennent de sources internes. Seules certaines lignes, comme le recyclage d’actifs ou les appels publics à l’épargne sur le marché intérieur, impliquent une participation extérieure, mais sans transfert de propriété des actifs.
Cette stratégie s’inscrit dans une volonté de réaffirmer la souveraineté du Sénégal, notamment dans le secteur bancaire, en redonnant une place centrale aux banques publiques. « L’idée n’est pas d’imposer plus de taxes aux investisseurs, car cela nuirait à l’attractivité du pays », a-t-il souligné.
Autre point clé du discours : le coût du plan de redressement est estimé à 5 667 milliards FCFA sur trois ans, soit environ 33 % de plus que les prévisions du Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2026–2028, qui projette une moyenne annuelle d’environ 5 000 milliards FCFA. « L’objectif confié aux équipes était de mobiliser l’équivalent d’une année budgétaire supplémentaire. Cela correspond à la dette cachée que nous devons compenser », a expliqué Ousmane Sonko.
Enfin, le Premier ministre a établi une comparaison avec le PAP2A (Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré), estimant que ce dernier n’ambitionnait qu’une hausse de 4 % par rapport au schéma initial, là où le nouveau plan enregistre un saut qualitatif et quantitatif majeur.