La Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel a acquitté ce lundi El Hadj Diaw, maître carreleur, qui était poursuivi pour le meurtre de son apprenti de quinze ans, Fallou Gueye. Cet acquittement met fin à plus de trois années de détention préventive pour El Hadj Diaw à la maison d’arrêt et de correction de Diourbel.
Une découverte macabre à l’origine de l’affaire
Les faits remontent au samedi 22 mai 2022. Ce jour-là, El Hadj Diaw a découvert le corps sans vie de son jeune apprenti dans le bassin d’un chantier à Touba où il travaillait. Après avoir repêché le corps, il a immédiatement alerté Dame Ndiaye, l’oncle du défunt, qui lui avait confié Fallou pour qu’il apprenne le métier de carreleur.
Cependant, Dame Ndiaye n’a pas cru à la thèse de l’accident et a alerté les éléments du commissariat spécial de police de Touba. El Hadj Diaw a rapidement été interpellé, placé en garde à vue, puis inculpé du meurtre de Fallou Gueye avant d’être incarcéré à la prison de Diourbel.
Procès : Le réquisitoire du Parquet face à la plaidoirie de la Défense
Tout au long de la procédure et lors de son procès, El Hadj Diaw a constamment clamé son innocence, jurant n’avoir jamais rien fait à Fallou Gueye. Malgré ses dénégations, le procureur Papa Khalil Fall a requis la réclusion criminelle à perpétuité à son encontre.
De son côté, l’avocat de la défense, Me Serigne Diongue, a méthodiquement « démonté un par un les éléments présentés par le parquetier ». Selon lui, « aucun élément matériel dans le dossier ne peut permettre ne serait-ce d’accabler son client ». Me Serigne Diongue a affirmé que « le schéma du ministère public s’est effondré comme un château de cartes » et que l’affaire n’aurait « même pas dû dépasser le commissariat spécial de police de Touba, tellement le dossier est vide ». La robe noire a plaidé un acquittement pur et simple.
Au moment du verdict, le président Saliou Mbengue a tranché en faveur de la défense en prononçant l’acquittement. Cette décision met fin à plus de trois longues années de « cauchemar » pour El Hadj Diaw, dont la réputation est désormais à reconstruire dans une société souvent peu clémente envers les personnes ayant fait face à de telles accusations, même après un acquittement par la justice.